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La double face des cosmétiques : soins et empoisonnement !

Un reportage d’«Envoyé Spécial» sur France 2 essaie de faire le point, et parallèlement Greenpeace dénonce expressément la présence de toxiques dans les parfums !

Nous utilisons tous chaque jour des cosmétiques et dépensons chaque année un petit pactole en parfums et produits cosmétiques. Qui pourrait s’imaginer se passer de sa crème hydratante ces jours de grands frimas ?

Préservés jusqu’à aujourd’hui, les hommes deviennent eux aussi une cible favorite des marques de cosmétiques. Mais que savons-nous de nos crèmes, shampoings, maquillages...? Comment sont-ils fabriqués ? Certains ingrédients pourraient-ils être dangereux pour la santé ?

La communication vous prône les vertus de la nature et de sa pureté, les slogans parlent de retour aux sources, au naturel… cette promesse est-elle tenue au niveau du contenu ?

Greenpeace dénonce dans un communiqué les dangers de certains parfums. L’analyse faite par un laboratoire neutre et indépendant a porté sur 36 parfums mondialement connus. Quasiment tous les parfums testés à cette occasion contiennent des phtalates et des muscs de synthèse, molécules chimiques créées par l’homme et qui engendrent des perturbations endocriniennes en s’accumulant dans le corps humain. «Malheureusement, comme le précise Yannick Vicaire, chargé de la campagne 'Toxiques' à Greenpeace, contrairement aux substances chimiques mises en avant dans 'Envoyé Spécial' la présence de ces substances chimiques ne figure que rarement sur les emballages et le public ne dispose pas de véritable moyen pour les éviter».
Au banc des plus grands accusés : 'Eternity for women' de Calvin Klein et 'Le Mâle' de Jean Paul Gaultier qui contiennent d’importantes quantités de diéthyl phtalate. Cette substance, le DEP, pénètre rapidement la peau et se disperse dans le corps à la suite de chaque exposition. Une fois introduit dans le corps, celle-ci est vite transformée en monoéthyl phtalate, une molécule suspectée d’endommager l’ADN des spermatozoïdes et de limiter les capacités pulmonaires de l’homme. 'Le Baiser Du Dragon' de Cartier et 'White Musk' de The Body Shop contiennent eux de fortes concentrations de muscs de synthèse qui peuvent s’accumuler dans les tissus vivants. Des études récentes ont montré que certains d’entre eux interfèrent avec le système de communication hormonal des poissons, des amphibiens et des mammifères. En outre, ils renforcent les effets liés à l’exposition d’autres substances chimiques toxiques.

Yannick Vicaire précise en outre que de nombreuses analyses ont été faites sur d’autres  cosmétiques qui contiennent malheureusement tous (sauf une ou deux exceptions) des substances dangereuses. «Il est vraiment dommage que pour des produits apportant confort et prônant le luxe, l’industrie ne soit capable d’assurer aucune garantie de sécurité !» Et ce n’est qu’une partie de l’iceberg ! En effet nos objets quotidiens détiennent tous des substances chimiques. Et dans nos sociétés occidentales où nous vivons à 80% dans des lieux fermés, nous pouvons facilement en déduire que nous respirons pendant la majorité de notre temps des substances chimiques. «La réglementation, aujourd’hui, permet de mettre quasiment n’importe quoi dans nos produits et objets, précise Yannick Vicaire, et dans 90% des cas, on ne sait pas ce que contiennent les produits chimiques et l’impact qu’ils auront non seulement sur la santé mais également sur l’environnement  à moyen terme».
«Les explosions de problèmes cancérigènes liés aux milieux professionnels, le fait qu’un tiers des enfants soient allergiques mais également la baisse globale de la fertilité masculine peuvent être corrolés à ces substances. Il est vraiment important d’éradiquer cette pente exponentielle ! On dénombre chaque année 1% de plus de cancers enfantins que l’on peut définitivement pas accorder au tabac ou à l’alcool. Il faut être conscient que pour un enfant qui naît aujourd'hui avec un univers hormonal hérité de sa mère, les perturbateurs endocriniens ne seront constaté que dans 20 ans, avec soit des problèmes d'immunité ou neuro-cérebraux, soit des cancers». Yannick Vicaire poursuit : «Statistiquement, un homme sur deux sera confronté au cancer et une femme sur trois».

La législation actuelle étant gravement insuffisante et ne nous protègant pas de l’exposition aux substances chimiques qui se trouvent dans les cosmétiques et beaucoup d’autres produits de consommation courante, une coalition d’ONG a décidé d’attaquer ce problème. Greenpeace, différentes associations de l’environnement, le WWF, un réseau de santé publique, le bureau des consommateurs européens et des scientifiques et intellectuels se sont regroupés pour demander une réforme appelée REACH à l’Union Européenne. Le projet de cette nouvelle réglementation à l’échelle européenne pourrait en partie résoudre ces problèmes : elle oblige notamment l’industrie chimique à abandonner progressivement l’utilisation des substances chimiques dangereuses et à les remplacer par des alternatives plus sûres. Une procédure de test des 30’0000 molécules présentes sur le marché, l’enregistrement et l’analyse des nouvelles molécules développées par les entreprises et une interdiction ou obligation de justification avec un plan de substitution rapide pour les molécules dangereuses seront au programme.
Evidemment le lobbying des entreprises est puissant et fait des ravages. Le coût de cette mesure à été évalué à 0.01% du chiffre d’affaire de l’industrie chimique européenne soit 2,8 milliards ou 1 euro par consommateur. Une paille, comparé au montant minimum de 50 milliards que coûteraient les frais de la santé dans les trente ans, sans compter les vies épargnées. Ceci sans évidemment incorporer les frais de l’impact sur l’environnement qui sont inquantifiables… que coûte une centaine d’espèces de plus ou de moins ?

«Il serait important que les entreprises commencent à adapter une démarche consciente, en mesurant ce qu’elles apportent à la société en échange de leur profits et qu’elles changent cette image de capitalisme sans foi ni lois !» précise Yannick Vicaire. Affirmer clairement pourquoi elles produisent, en quoi elles croient et dans quel cadre elles travaillent correspond à l’attente du consommateur d'aujourd’hui.

Et pour nous, consommateurs, que faire ? Peut-être que s’informer fait maintenant aussi partie de notre responsabilité et de la prise en charge personnelle de notre santé. Soutenir et suivre les entreprises qui sont pro-actives, ne font pas la sourde oreille et se cachent en attendant utopiquement que le bon peuple oublie.
Yannick Vicaire, riche de sa relation aux grandes marques donne quelques exemples : H&M applique une mesure de précaution, Lego et Playmobil sont également proactifs. Une étude de différentes marques mondiales est à découvrir pour ne pas se voiler la face sur le site http://www.vigitox.fr


Communiqué sur les parfums :
http://info.greenpeace.ch/fr/chimie/communiques/cp_100205_parfums

Découvrez où se cachent ces substances chimiques dans le corps humain, votre maison et votre quotidien ainsi que le programme REACH : http://www.greenpeace.fr/vigitox/index.html

Barbara Steudler
[04/03/2005]

Liens externes
Vigitox
Communiqué sur les parfums (Greenpeace)
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Les cosmétiques... état des lieux sur un marché juteux !
Envoyé spécial, France 2 et TV5, les 4, 5 et 10 mars 2005.


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