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NiceFuture > Mon bien-être La double face des cosmétiques : soins et empoisonnement !Un reportage d’«Envoyé Spécial» sur France 2 essaie de faire le point, et parallèlement Greenpeace dénonce expressément la présence de toxiques dans les parfums ! Nous utilisons tous chaque jour des cosmétiques et dépensons chaque année un petit pactole en parfums et produits cosmétiques. Qui pourrait s’imaginer se passer de sa crème hydratante ces jours de grands frimas ? Préservés jusqu’à aujourd’hui, les hommes deviennent eux aussi une cible favorite des marques de cosmétiques. Mais que savons-nous de nos crèmes, shampoings, maquillages...? Comment sont-ils fabriqués ? Certains ingrédients pourraient-ils être dangereux pour la santé ? La communication vous prône les vertus de la nature et de sa pureté, les slogans parlent de retour aux sources, au naturel… cette promesse est-elle tenue au niveau du contenu ? Greenpeace dénonce dans un communiqué les dangers de certains parfums. L’analyse faite par un laboratoire neutre et indépendant a porté sur 36 parfums mondialement connus. Quasiment tous les parfums testés à cette occasion contiennent des phtalates et des muscs de synthèse, molécules chimiques créées par l’homme et qui engendrent des perturbations endocriniennes en s’accumulant dans le corps humain. «Malheureusement, comme le précise Yannick Vicaire, chargé de la campagne 'Toxiques' à Greenpeace, contrairement aux substances chimiques mises en avant dans 'Envoyé Spécial' la présence de ces substances chimiques ne figure que rarement sur les emballages et le public ne dispose pas de véritable moyen pour les éviter». Yannick Vicaire précise en outre que de nombreuses analyses ont été faites sur d’autres cosmétiques qui contiennent malheureusement tous (sauf une ou deux exceptions) des substances dangereuses. «Il est vraiment dommage que pour des produits apportant confort et prônant le luxe, l’industrie ne soit capable d’assurer aucune garantie de sécurité !» Et ce n’est qu’une partie de l’iceberg ! En effet nos objets quotidiens détiennent tous des substances chimiques. Et dans nos sociétés occidentales où nous vivons à 80% dans des lieux fermés, nous pouvons facilement en déduire que nous respirons pendant la majorité de notre temps des substances chimiques. «La réglementation, aujourd’hui, permet de mettre quasiment n’importe quoi dans nos produits et objets, précise Yannick Vicaire, et dans 90% des cas, on ne sait pas ce que contiennent les produits chimiques et l’impact qu’ils auront non seulement sur la santé mais également sur l’environnement à moyen terme». La législation actuelle étant gravement insuffisante et ne nous protègant pas de l’exposition aux substances chimiques qui se trouvent dans les cosmétiques et beaucoup d’autres produits de consommation courante, une coalition d’ONG a décidé d’attaquer ce problème. Greenpeace, différentes associations de l’environnement, le WWF, un réseau de santé publique, le bureau des consommateurs européens et des scientifiques et intellectuels se sont regroupés pour demander une réforme appelée REACH à l’Union Européenne. Le projet de cette nouvelle réglementation à l’échelle européenne pourrait en partie résoudre ces problèmes : elle oblige notamment l’industrie chimique à abandonner progressivement l’utilisation des substances chimiques dangereuses et à les remplacer par des alternatives plus sûres. Une procédure de test des 30’0000 molécules présentes sur le marché, l’enregistrement et l’analyse des nouvelles molécules développées par les entreprises et une interdiction ou obligation de justification avec un plan de substitution rapide pour les molécules dangereuses seront au programme. «Il serait important que les entreprises commencent à adapter une démarche consciente, en mesurant ce qu’elles apportent à la société en échange de leur profits et qu’elles changent cette image de capitalisme sans foi ni lois !» précise Yannick Vicaire. Affirmer clairement pourquoi elles produisent, en quoi elles croient et dans quel cadre elles travaillent correspond à l’attente du consommateur d'aujourd’hui. Et pour nous, consommateurs, que faire ? Peut-être que s’informer fait maintenant aussi partie de notre responsabilité et de la prise en charge personnelle de notre santé. Soutenir et suivre les entreprises qui sont pro-actives, ne font pas la sourde oreille et se cachent en attendant utopiquement que le bon peuple oublie.
Barbara Steudler
[04/03/2005]
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