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Et si on repensait le PIB version BNB?

Un indicateur clé règle notre monde en nous dictant nos politiques et nos actions. Ce petit Monsieur tout puissant s’appelle en toute modestie le PIB. Trois minuscules lettres désignent le calcul du Produit Intérieur Brut et mesurent donc la performance d’une économie. Ainsi nos économistes nous affirment, régulièrement, que plus le PIB d’un pays est élevé, mieux c’est. En effet, cela signifie un grand pouvoir d’achat et ainsi un accès facilité à de nombreux biens et services.

Toutefois, face à cette affirmation, quelques questions cruciales et constantes restent ouvertes. Que cherchons-nous fondamentalement en tant qu'être humain et qu’est ce qui peut nous l’apporter ? Selon Maslow et sa pyramide nous cherchons d’abord à assouvir nos besoins primaires, suivis du besoin de sécurité et ainsi de suite jusqu’au dernier stade où nous cherchons à combler nos besoins d’accomplissement. Si dans notre société l’argent est un acteur essentiel pour satisfaire nos besoins primaires, il n'est pas forcement d'une grande aide quand il s'agit de combler nos besoins réels d’estime ou d’amour. L’argent ne rime ni avec bonheur, ni même avec amour.

Alors pourquoi laissons-nous le PIB et par conséquent l’économie s'imposer comme la peuve infaillible de succès dans notre société? Saviez-vous que notre pays, au PIB très enviable, détient paradoxalement et malheureusement un des meilleurs scores au monde de nombre de suicides par habitant. Il serait temps d'intégrer d’autres valeurs dans nos évaluations sociétales, à commencer par le bonheur. Ne sommes-nous pas perpétuellement à sa recherche ?!?

En effet, ces notions tentent timidement de se frayer un chemin. Depuis la création de l’indice BNB (Bonheur National Brut) appliqué par l’ancien roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, nous assistons à un intérêt croissant pour ce type d’indice. L’OCDE a regroupé plusieurs chercheurs afin de trouver comment mesurer cet indice.

Le PIB avait déjà perdu de son omnipotence lors de l’introduction de l’IDH (Indice du Développement Humain) en 1990. Ce dernier prend en compte quatre variables, à savoir l’espérance de vie à la naissance, le taux d’alphabétisation des adultes, le taux de scolarisation global et le PIB réel par habitant.

Mais tous ces chiffres ne sont-ils pas franchement barbares ? A travers ceux-ci, nous nous enfermons dans des statistiques, bien maigre reflet de notre riche réalité, trop complexe pour être ainsi capturée.

Notre société occidentale encore fortement dirigée par des valeurs très masculines aime les chiffres. Mais demain, dans ce monde qui sera de plus en plus féminisé, oserons-nous faire le pas, reléguer ces statistiques au placard et suivre d'autres indicateurs, des indicateurs proches du développement durable ?

Nadine Bruttin
[07/02/2008]



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