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LE PARCOURS DU CROISSANT.

Ce week-end, mon petit-fils de onze ans, Nathan, a dormi chez moi. J’avais fait chauffer des croissants précuits pour le petit déjeuner et, à table, j’ai soudain eu envie de poser cette question : « Ces croissants ne tombent pas tout cuits directement du ciel sur notre table. Si nous tentions de recenser tout ce qu’il a fallu pour que nous puissions les manger ce matin ? »
Nathan a trouvé l’idée intéressante.

Nous avons d’abord pensé à la terre, qui a accueilli et nourri le blé, et à la pluie qui l’a fait pousser. Et au paysan qui a semé ce blé avec son tracteur. Et aux ouvriers constructeurs du tracteur. Et aux mineurs qui ont peiné pour extraire le minerai nécessaire à la fabrication de l’acier pour le construire. 

Chaque fois que nous évoquions un nouvel intervenant, nous le remerciions.

Nous avons pensé aux moissons, aux concepteurs de l’énorme moissonneuse-batteuse et à celui qui la conduit. Puis aux meuniers de la minoterie, aux fabricants de sacs de papier pour recevoir la farine, aux ouvriers des usines de pâte à papier, aux bûcherons qui ont abattu les arbres nécessaires, aux imprimeurs qui ont composé le texte sur les sacs, aux camionneurs qui les ont transportés jusqu’à la boulangerie industrielle, aux boulangers qui ont préparé ces croissants, aux constructeurs de machines qui en ont réalisé l’emballage, aux concepteurs de la chaîne d’empaquetage et à ceux qui la contrôlent,  une fois encore aux camionneurs qui emportent ces paquets de croissants vers une grande surface, aux architectes qui ont dessiné le magasin, aux contremaîtres et ouvriers qui l’ont construit, aux magasiniers qui installent les marchandises dans les rayons, aux caissières qui additionnent les prix de nos achats.

Et  à moi, qui suis descendue en ville en train pour acheter ces croissants, aux ingénieurs concepteurs des motrices et des wagons et aux monteurs qui ont posé les rails, aux électriciens, aux employés des centrales (j’espère, pas nucléaires…) qui produisent le courant, au mécanicien de la locomotive.

Nous avons eu une pensée pour les constructeurs et l’installateur du four électrique qui nous a permis de déguster ces délicieux croissants tout chauds.

Pour terminer, en jetant le plastique à la poubelle, nous avons pensé avec beaucoup de respect à tous ceux qui travaillent dans des odeurs nauséabondes pour nous débarrasser de nos déchets.

En posant cette question, j’étais loin de me douter du nombre d’intervenants que nous allions évoquer pour de simples croissants. Et nous en avons sûrement oublié beaucoup.  Ce fut pour nous deux une vraie découverte, celle du lien qui nous unit tous, par le travail de chacun.

Colette Hein Vinard

 

[26/09/2008]



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