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Une rénovation - étape 1. Cailloux, chanvre et bois FSC

Un chantier de rénovation écologique étape par étape

Romainmôtier, été 2005
Dans cette petite bourgade vaudoise, haut lieu d'histoire, les habitants et les élus politique ont - et c'est trop rare - une réelle conscience du patrimoine dont ils ont temporairement la charge. Et en matière de transformation de maison, les normes sont strictes.

Fabrice DeIcco, archiviste, municipal à Romainmôtier, sait de quoi il parle. Amoureux de sa ville, de son passé et d'Histoire, il s'est acheté avec Evelyne, son épouse, une maison du bourg qu'ils ont commencé à rénover.

C'est une maison du XIXème siècle qui avait subi diverses transformations dont une au milieu du XXème qui l'avait emprisonnée d'une épaisse couche de béton. Ils ont commencé par enlever cette couche de béton. Il a fallu, armés de patience et d'huile de coude, piquer tous les murs afin de retrouver le mur originel en pierre et mortier, puis enlever tous les sols jusqu'au niveau de la terre. Une fois cette opération d'assainissement terminée, ils ont pu s'attaquer à leur chantier de rénovation. Forts de leur savoir et de leurs convictions écologiques, ils ont cherché quelles étaient les techniques éprouvées par les siècles qui étaient à la fois les plus écologiques, économiques, saines et intégrées à leur région.

NiceFuture suit l'évolution de ce chantier insolite et vous invite à suivre chaque étape:

1. JUIN 2005: drainage de l'humidité des murs

Les murs étaient humides. L'eau s'y infiltrait. Pour y remédier, Fabrice et Evelyne ont utilisé une technique géobiologique. Ils ont posé un câble de cuivre autour de la maison. Ce fil longe les murs, sans discontinuer, à l'extérieur lorsque c'est possible, sinon à l'intérieur. Ce procédé inverse le champ magnétique et l'eau n'entre plus. Difficile à croire, mais facile à constater; l'effet est aussi rapide que durable.
Ce fil sera par la suite caché, enterré par les différents matériaux de rénovation.

2. JUILLET 2005: un sol de cailloux

Lors des premiers travaux de déblayage, les sols avaient été enlevés jusqu'à retrouver la terre battue. Un espace d'environ 80 cm séparait alors le niveau du plancher à la terre nue. Pour reconstituer le sol de la maison, Fabrice et Evelyne optent alors pour une technique romaine, qui consiste à combler l'entre sol de cailloux. Les cailloux, ils sont allés les chercher chez le père d'Evelyne, agriculteur dans le village voisin qui les avait patiemment sorti de ses champs des années durant. Ils ont commencé par une couche de gros cailloux, puis des moins gros, puis des plus petits, toujours plus petits, pour finir par une couche de gravier, puis de sable.
Cette technique permet de créer une couche d'aération naturelle et d'échange entre le sol et la maison. La maison respire et ne risque pas d'apport d'humidité par le sol, la couche de cailloux étant suffisamment épaisse.


3. AOUT 2005: Isolation intérieure grâce à un mortier de chanvre-chaux

Pour isoler les murs intérieurs et le sol de leur maison, Fabrice et Evelyne choisissent la technique du mortier de chanvre-chaux. Un mélange de chaux, de sable, d'eau et de paille de chanvre est envoyé contre les murs. Avec l'aide de quelques amis, la pose a un air d'enfance: le mélange, qui a la texture d'une grosse papette, est envoyé à la main par boulettes, telles des boules de neiges. Elles adhèrent aux murs et il faut deux couches pour créer une isolation de 8-10 cm. Afin de ne pas risquer de voir ce crépis se fissurer au séchage, les murs ont été généreusement arrosés d'eau 2 jours auparavant. Le séchage doit se faire lentement, c'est la garantie contre les fissures. Un fois les murs secs, la chaux a pris, s'est durcie et crée à la fois l'isolation et le crépis. Pour les sols, la technique est la même, le lancer de boule de neige en moins, il suffit de poser une chape de 10-15 cm d'épaisseur et de laisser durcir.
Cette technique, d'une simplicité évidente permet une très bonne isolation thermique (la paille de chanvre emprisonne avec elle l'air qui va jouer le même rôle que le gaz enfermé dans les fenêtres isolantes), tout en laissant aux murs leur entière capacité d'échange entre l'intérieur et l'extérieur. La maison respire et reste saine.


…à suivre…
prochain épisode: la pose des fenêtres en sapin FSC, réalisées sur mesure par un artisan du village.



à lire:
L'isolation écologique, conception, matériaux, mise en œuvre
Jean-Pierre Oliva, éd. Terre vivante, Mens, 2001

Sophie Mayor
[07/12/2005]



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