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Voguer aux énergies renouvelables !

Projeter des bateaux qui profitent d’une énergie inépuisable telle que l’énergie solaire pour naviguer est le défi que s’est lancé la société MW-Line SA, à Yvonand, en 1992. Depuis, elle conçoit et développe des bateaux électrosolaires et est leader en Europe dans ce domaine. Elle présentait son Aquabus 850T, le premier bateau électrosolaire pour les plaisanciers, sur le Lac Léman.

Ce « houseboat » de 8,5 m de long met pour la première fois à disposition des particuliers une manière écologique et économique de naviguer. Les 5 m2 de panneaux photovoltaïques, couplés aux batteries placées au centre du bateau et au moteur électrique offrent une autonomie de 8 heures à vitesse soutenue. « Il peut atteindre les 6 nœuds, comme un voilier standard, et une prise électrique permet de recharger les batteries pour le coût modeste de 1€ la recharge complète pour une journée de navigation sans soleil! », explique Richard Mesple, directeur de MW-Line SA, pendant que le bateau se déplace silencieusement, sans impact sur l’environnement et les eaux du Léman. Ce lac est d’ailleurs habitué à ce genre d’embarcations puisque, depuis 10 ans déjà, 2 Aquarels solaires, conçus par la même société, sont amarrés dans le port d’Ouchy afin d’offrir un pur moment de détente écologique à leurs passagers.

Grâce au financement des membres de l’association ABES (Amis du Bateau ElectroSolaire) qui ont acquis des parts à 1’500.- cinq Aquabus ont déjà été produits, dont deux en version taxi sont actuellement en circulation dans le cadre pittoresque de la lagune vénitienne. Vendu au prix de base de 78’000€, l’Aquabus a une capacité de 12 places. L’intérieur de cette première version habitable se compose d’une cuisinière à gaz, d’un WC chimique, d’une table pliable, qui peut se transformer en une couchette à 2 places, tout comme la banquette latérale. Le bateau est doté également d’une douche extérieure. Dans un souci de respect de l’environnement, le bois utilisé est certifié FSC. Quant à sa coque, renforcée en polyester et fibre de verre, elle assure une grande durabilité à l’ensemble.

« Nous avions jusqu’à présent l’habitude de chercher le vent pour naviguer. Chercher le soleil est un concept tout à fait nouveau en navigation », note Richard Mesple. A ce propos, en collaboration avec une école d’ingénieurs, il planche déjà sur la conception d’un logiciel informatique permettant de guider les bateaux solaires vers la meilleure trajectoire...solaire!

En matière d’efficacité, la société MW-Line SA n’en est pas à ses premières armes puisque le catamaran solaire SUN21 a inscrit un nouveau record du monde le 8 mai 2007 dernier. En atteignant New York après 7000 milles marins, il a en effet été le premier bateau motorisé à effectuer la traversée de l’Atlantique sans une goutte de combustible. Le PlanetSolar (www.planetsolar.org), autre projet de bateau solaire ambitieux, est quant à lui sur le point de parcourir un tour du monde grâce à la seule énergie solaire. La conception d’un cargo solaire pour le transport de marchandises est aussi en phase de planification, nous confie Richard Mesple. Les idées ne manquent donc pas pour voguer aux énergies renouvelables!

« Les moyens pour exploiter l’énergie solaire existent depuis longtemps. Le problème est que, depuis de nombreuses années, les Etats ont fait le choix de privilégier le pétrole au détriment des énergies renouvelables. Il faut savoir que pour 1 litre d’essence l’Etat empoche 1.- de taxe. C’est donc difficile d’inverser la tendance. Cela correspondrait à environ 2 milliards de moins pour la Confédération! », déplore Richard Mesple.

Informations complémentaires : www.mwline.ch

Michel Annese
[04/09/2007]



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