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Et mon gobelet, j’en fais quoi dans ce festival?

Au milieu de la foule, le soleil rasant... une caïpirinha à la main, la musique plein les oreilles, le sourire aux lèvres, l’esprit est à la fête!
Le problème c’est que, quand nous sommes 20'000 ou 30'000 festivaliers à ressentir le même besoin urgent d’épancher sa soif… cela fait quelques kilos, pas jolis du tout, de récipients nécessaires et de futurs probables déchets. Il y a quelques années, le sol des festivals se transformait rapidement en déchetterie géante! Et aujourd’hui ? Quelle solution ont mis en place ces organisations festivalières pour gérer ces objets ?

Certains festivals choisissent l’option « fête recyclable », d’autres préfèrent l’option « trions nos achats au lieu de trier nos déchets ». La troisième option est de « rendre à la terre nos déchets » en offrant au festivalier des gobelets compostables. Chacun de ces choix demande une grande organisation.

L’option la plus écologique (mais aussi la plus compliquée en termes logistiques) reste évidemment le deuxième choix, avec l’utilisation de verres consignés. L’idéal – en termes écologiques - est que le festivalier lambda utilise le même verre durant toute la soirée et qu’ensuite le festival organise le lavage de ce gobelet avec des produits écologiques et en restant sur place afin de limiter au maximum les impacts (transports, produits polluants, etc..). Le Festival du Lombric a décidé, lui, de valoriser ce choix en organisant autour des verres  une animation centrale avec un lavoir à l’ancienne. Chaque bénévole du Festival est assigné quelques heures à cette tâche. Au Festival de la Terre, nous profitons d’une semaine de conférence après le Festival pour laver sur place les 20'000 gobelets utilisés. Un peu de sueur pour sauver la planète, soyons positifs ! Des organisations proposent aujourd’hui le pack complet, soit la location de gobelets et le lavage. Pratique, écologique, mais pas gratuit...

Quant au Paléo, la solution n’est pas évidente en vue du nombre impressionnant de festivaliers. D’autant que les gobelets restent (comme pour la plupart des autres festivals) un support de communication vendu aux sponsors. Le pari est risqué d’imprimer sur un gobelet lavable (prévu jusqu’à 150 utilisations par verre) un logo qui ne sera peut-être plus d’actualité l’année prochaine. Quelle solution alors pour ne pas joncher le sol de déchets et réussir à recycler et valoriser ces gobelets sans qu’ils passent à l’incinérateur ? Se passer de sponsor sur gobelet ?

On peut aussi bien sûr s’attendre à ce que les marques choisissent dans un futur proche de proposer leur merchandising de manière écologique. Ce serait logique et elles pourraient ainsi valoriser leur logo sur gobelets lavables, réutilisable, preuve de leur prise de conscience de leur impact sur l’environnement et de leur engagement pour le réduire….Mais nous n’en sommes pas encore à ce niveau de conscience et en attendant… que faire quand on s’appelle Paléo ?

Ici, on a choisi de valoriser le tri en passant par le portemonnaie :13 gobelets = 100 grammes = 0,50 CHF

Ces gobelets sont récupérés sur plusieurs stands consacrés à cela : les éco-point ! Et comme Paléo se donne des objectifs toujours plus performants, année après année, dans la gestion de ses ressources et le recyclage, ses déchets de qualités sont repris 40% plus cher que les années précédentes. Une augmentation bienvenue et stimulante !
Michel, étudiant HEC, et Céline, en formation d’infirmière, sont là pour la semaine. Ils sont présents sur ce stand  avec 5 autres étudiants, 4 heures par jour. Ce sont eux les garants du recyclage réussi de ces déchets. Ils fournissent les gants, pèsent les gobelets et donnent les menues sommes d’argents aux récolteurs de gobelets. Ce sont à priori presque uniquement des enfants de 10 à 12 ans, ayant en majorité des parents actifs dans le staff du festival.

Chaque jour, un concours vient récompenser le meilleur récolteur de gobelets et de verres. Maxime, haut comme trois pommes, véritable professionnel du tri des déchets, est le grand gagnant  presque chaque jour. Très organisé, muni d’une petite charrette, il ramène au minimum 40 kg de déchets par jour, et cela dans les «mauvais » jours. Il récolte du haut de ses dix ans, l’air de rien, gobelet après gobelet, deux cents francs par jour pour son engagement.  Pensez à lui lorsque vous jetterez votre prochain verre vide.
Sur ce stand d’ailleurs, presque aucun adulte ne vient. C’est vraiment le job des enfants, même si… toute pub est strictement interdite envers eux ! Il ne faudrait pas non plus que Paléo devienne un exploiteur d’enfants ! Ici sur le stand, chaque petit volontaire s’annonce et reçoit son matériel professionnel, soit un sac poubelle et des gants. Parallèlement, 300 « aspirateurs » - terme désignant le staff videur de poubelles - sillonnent le festival en permanence.

Au fond, Michel et Céline "apprécient beaucoup leur job." Utile, écologique, il rapporte en plus 150.- la semaine de festival. Il peut être prolongé lors du montage et démontage. Selon Michel, il est facile de gagner 1'000.- sur 5 semaines en aidant le festival à devenir plus propre.

Avis à amateur, voilà le CV idéal : jeune, ouvert et sympathique, dynamique flexible, n’ayant pas peur de se salir les mains, avec un grand sens pédagogique, aimant l’environnement, feeling avec les enfants ! Le CV est à envoyer à Paléo !


 

Barbara Steudler
[25/07/2008]



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