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Réfléchir à 35 ans

GVA-BCN-GVA. Une mission de 48 heures pour NiceFuture. Et pour vous qui lisez NiceFuture. Le but : le Dialogue «Energie et développement durable : Où allons-nous», dans le cadre du Forum des cultures de Barcelone.

Pas de bagage ou presque. Des envies. Des odeurs. Et juste un livre. Le dernier de Nicolas Rey, «Courir à trente ans». «En ville, le soir, les mots d’amours s’échangent en fraude dans les salles de bain avec un téléphone portable. Voilà pourquoi, vues d’avion, les villes scintillent à ce point». Barcelone scintille. On arrive. C’est exactement cela.

Direction le bord de mer. Evidemment. Il fait nuit. Les odeurs sont là. L’air chaud et humide aussi. Les amoureux aussi sont là. Pas dans les salles de bains. Nicolas Rey est un rêveur.

Le forum des cultures dure jusqu’en automne – NiceFuture vous en parle dans une autre page. Franck, Vincent, Jean et Louis sont les protagonistes de Nicolas Rey. Pour ma part j’ai choisi Mikhaïl, Manuel, Ramón et Margarita dans ce « Energía y Desarrollo sostenible : ¿adónde vamos ? » des 2 et 3 juin. Et dès l’aéroport s’ajoute Prius. Toyota Prius. « Deux moteurs consomment moins qu’un » et « Changer de voiture, pas de planète ». Le cadre est posé. Ce Dialogue est co-organisé par le Forum et Green Cross. Ca tombe bien, j’aime bien cette couleur.

Le constat est simple. Il est connu. Mais on ne répétera jamais assez les choses importantes. Le premier élément est que les énergies fossiles sont limitées. Dont le charbon, le pétrole et le gaz. Le second c’est qu’à force d’utiliser des ressources qui produisent du CO2 on renforce l’effet de serre autour de notre planète. Ce n’est pas le seul facteur mais s’en est un. Et dérégler l’effet de serre qui dérègle à son tour notre climat ce n’est pas du tout une bonne idée.
Plusieurs conférenciers ont d’ailleurs souligné qu’il faut plus informer la société civile sur ces questions. Beaucoup plus en parler. Alors, à NiceFuture, on vous en parle.

L’histoire de Mikhaïl
Mikhaïl est l’orateur le plus prestigieux. Je pense. Il a vécu Tchernobyl et fondé Green Cross. Son nom : Gorbatchev. On ne lui la fait plus : le nucléaire, c’est trop risqué. Il lutte. Les terribles « dégâts » humains qu’on peut voir aujourd’hui encore autour de Kiev conforte l’ONG Green Cross dans sa position : il faut réduire le nucléaire. D’ailleurs au niveau mondial ça ne produit que 6% de l’énergie. Alors. De plus ça concentre trop le pouvoir dans les mains de certaines personnes ou états. Une centrale c’est enfin trop sensible quand on s’aventure dans des scénarios terroristes. Alors stop. « Si un pays peut mettre actuellement 100 milliards de dollars dans une guerre, il me semble qu’on peut investir la moitié de cette somme dans le développement des énergies renouvelables ». A un âge avancé, on avance. Il avance, il dénonce. Respect.

L’histoire de Manuel
Un scientifique. Un rationnel. Manuel de Delàs. Son APPA - une association de sociétés productrices d’énergies renouvelables - a réalisé dans le contexte de la libéralisation des marchés électriques des pays européens une grande étude comparative. Validée par trois universités et deux organismes « neutres ». En tenant compte des coûts directs et indirects. Pas du bluff de vendeur d’aspirateurs.
Voici son palmarès. Sachez donc que les énergies renouvelables ont un impact sur l’environnement 31 fois plus petit que les énergies fossiles. Comme contributeur aux trous dans la couche d’ozone, le pétrole est champion. Comme contributeur à des maladies cancéreuses aussi. Dans les pluies acides, le charbon vient en tête. Et concernant les dangers radioactifs, c’est clair, non ? le nucléaire ! Conclusion : Manuel est sur la même longueur d’onde que la Conférence de Bonn qui vient de se dérouler : on se donne 10 ans pour augmenter de 20% la production d’énergies renouvelables. Il faut des objectifs précis pour avancer. On avance déjà. Même Kyoto, qu’on n’atteindra pas, nous fait avancer mine de rien.

L’histoire de Ramón
L’expo « Habiter le monde », dans ce Forum, c’est lui. Ramón Floch. La première expo à voir. Ses (deux) chevaux de bataille : le rendement énergétique et l’urbanisation.
Dans le réseau de distribution de Barcelone par exemple se perdent 45% de l’énergie produite ! On savait déjà que les moteurs de nos voitures n’avaient qu’un petit rendement, mais là, c’est un scoop ! Ramón propose donc de d’abord arrêter de perdre cette énergie. Ainsi même si la demande augmente, la production peut rester la même. Sur le site du Forum le solaire a été testé. Grandeur nature. Même plus. Une immense surface. Un gros parasol, dirait un enfant. Qui produit de l’électricité pour une ville de 1'000 habitants ! Respect.
Nos villes et métropoles ont été mal pensées. Presque toutes. Trop dispersées. Sydney, Los Angeles, mais pas Barcelone. Une bonne ville est un ville isotrope. On y trouve tout pour notre quotidien dans un rayon de 300 mètres. Sinon il faut trop d’énergie, de temps, et d’autres ressources pour tout faire. Un gigantesque gaspillage. Urbanistes, retournez à vos réflexions. La ville de hier n’est pas la ville de demain. Les enjeux changent. Ce n’est pas un jeu. Ramón a montré la fameuse image satellite de la Terre. De nuit. Les villes d’Europe, des Etats-Unis et du Japon principalement scintillent. C’est beau. Mais synonyme d’inefficacité pour lui. De la lumière qui se perd dans l’espace, vous pensez ! Effectivement. Ramón a raison. Nicolas Rey pas. Ramón est un casseur de rêves.

L’histoire de Margarita
L’archidiversité. Dans aucun dictionnaire. Pour l’instant. Elle l’a inventé, Margarita de Luxan. Professeur agrégée de la Escuela Técnica Superior de Arquitectura. Réfléchir. Ne pas copier dans un contexte ce qui se fait ailleurs. Comme la biodiversité, l’archidiversité c’est ce panachage subtil d’éléments. Le contraire de l’uniformité et de la copie. En architecture il y a plein de solutions qui ne coûtent rien pour construire intelligemment des maisons saines et pas dévoreuses d’énergie. Donc pas dévoreuses d’argent. Margarita croit à l’intégration architecture – écologie. Moi aussi. Surtout que ça n’enlaidit pas nos maisons. Et que celles-ci n’ont plus rien à voir avec les bicoques de la génération de 68 ou des « post » qui s’en sont joué un remake plus tard.

Epilogue
Contrairement à Nicolas Rey je ne vais pas faire d’épilogue. Ici réside toute la différence entre lui et moi. Comme il est dit dans ce Forum à la sortie de l’expo « Habiter le Monde » : c’est ton choix ! Chez NiceFuture on est convaincu qu’il faut agir. Que vous qui nous lisez vous allez agir ou vous agissez. Car à part ce Monde, je ne vois pas dans quel autre Monde on pourrait déménager...

Vincent Girardin
[04/06/2004]

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Courir à trente ans
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