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La Serpentine, véhicule électrique individuel du futur (?)

Ecologique, sûr, pratique et économique, le véhicule du futur existe.

Il a été développé à Lausanne, a conquis de nombreux observateurs indigènes et étrangers mais est cloué au sol depuis trois ans par l’étroitesse d’esprit des fonctionnaires bernois. Voici l’édifiante histoire de la Serpentine...

Pour comprendre la démarche qui a conduit à l’invention de la Serpentine, il faut revenir un peu en arrière. Il y a une vingtaine d’années de cela, certains scientifiques se sont rendu compte que la consommation d’énergie grimpait selon un rythme presque exponentiel et que les ressources connues en énergie fossile n’étant pas inépuisables, il fallait trouver des solutions. Une fois ce constat effectué, certains savants se sont attelés à développer des énergies renouvelables, tels que le solaire, la géothermie ou l’énergie éolienne. D’autres chercheurs ont planché sur les possibilités de réduire la consommation énergétique des machines et des appareils que nous utilisons.

Un troisième axe d’étude a été la lutte contre le gaspillage. Dans ce domaine, on a remarqué que, pour limiter les pertes inutiles, il fallait que le système soit basé sur le ou les utilisateurs. Prenons comme exemple le chauffage d’une maison. Auparavant, il était destiné à maintenir une température égale dans toutes les pièces de la maison. Aujourd’hui, chacune d’elles constitue un module indépendant du système central que l’utilisateur peut chauffer en fonction de ses besoins. Ainsi, vous pouvez programmer votre chaudière pour qu’elle reste au repos pendant que vous travaillez au bureau et lui demander de se mettre en marche une heure avant votre arrivée à la maison afin que, à votre retour, vous retrouviez votre foyer agréablement tempéré. Ce qui revient incomparablement moins coûteux en matière énergétique que de maintenir une température de 21 degrés tout au long de la journée.

L’adaptation aux besoins de l’utilisateur a constitué la pierre d’angle du concept de la Serpentine. En effet, son inventeur, Bernard Saugy, désirait un transport public individuel, car les conclusions tirées de la problématique du chauffage s’appliquent également aux transports en commun. Ceux-ci charrient la majorité de leurs usagers à des moments bien précis, les heures de pointe, mais le reste du temps, ils ne sont utilisés qu’à un pourcentage extrêmement réduit de leurs capacités. Il convenait donc de créer un transport public urbain qui s’adapte à l’individu afin de limiter les trajets presque à vide.

En 1982, est ainsi apparu le concept d’une voiture électrique individuelle qui reviendrait automatiquement à son point de départ. Le défaut de ce mode de propulsion, qui n’a d’ailleurs pas été réglé actuellement, réside dans les batteries qui alimentent le moteur électrique. Celles-ci se révèlent extrêmement chères, encombrantes et de capacité limitée. Afin de remédier à ce problème, la solution la plus intéressante consiste à électrifier la route. De 1992 à 1996, des batteries de tests ont montré que la transmission de l’énergie sans contact non seulement ne présentait pas de difficultés, mais que, en plus, les pertes escomptées étaient largement surestimées.

A la suite de ces résultats prometteurs, est créée en 1996 une SA ayant pour but de démontrer la faisabilité du projet. Alors que des tests effectués lors de manifestations comme le Comptoir de Lausanne montraient et le bon fonctionnement du prototype et l’intérêt des usagers potentiels, les problèmes ont commencé. Bernard Saugy a inventé un transport public, sûr, peu polluant et sans infrastructure visible. En outre, avec un titre de transport à 1franc, la Serpentine serait bon marché et ne provoquerait pas de déficit abyssal dans les finances publiques. Cette exclusivité mondiale ayant provoqué l’intérêt de nombreux dirigeants municipaux étrangers, les capsules Serpentine rouleraient depuis longtemps dans de nombreuses villes d’Europe s’il n’y avait eu les zélés fonctionnaires de l’Office Fédéral des Transports.

Tout véhicule doit bénéficier de l’approbation de l’OFT pour avoir le droit de circuler en Suisse. Une demande a donc été adressée qui classait la Serpentine dans la catégorie train, celle-ci comprend tout ce qui suit un rail et ne peut s’en écarter. Il n’y a eu besoin que d’une année pour que les experts bernois rendent leur verdict. Ils constataient en gros que, le véhicule étant muni de roues, ce n’était pas un train. Le dossier a donc été adressé de nouveau à l’OFT pour que la Serpentine soit enregistrée comme une voiture. Entre-temps, le municipal lausannois Olivier Français a autorisé la création d’un site pilote à Ouchy en 2001. Et ceci malgré les menaces et les tentatives d’intimidation de Berne qui se refusait à permettre à des essais de se dérouler tant que leur décision n’aurait pas été prise. Cette fois, il ne faut que trois ans pour …refuser le permis de circuler sous prétexte que le véhicule n’ayant pas de conducteur, personne ne possède la compétence pour traiter le cas de la Serpentine, et qu’elle ne peut être considérée comme une voiture….

Aux dernières nouvelles, lorsque le conseiller fédéral Moritz Leuenberger est venu poser la première pierre du Métro M2 à Lausanne, il a promis de se pencher sur le problème. Néanmoins, les capsules résident toujours et ce depuis 3 ans, à Ouchy, ce qui prouve au moins qu’elles ont su résister aux assauts de la météo, des promeneurs et du temps. Afin de les voir essaimer dans nos villes et à l’étranger, une association à été créée dans le but d’exercer une pression politique afin de débloquer la situation à Berne. NiceFuture suit avec intérêt le dossier et vous informera dès que les choses évolueront.

Alexandre Truffer
[03/10/2004]

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