L’adage dit que le diamant est le meilleur ami de la femme. Cela voudrait-il dire que les femmes aiment les dictateurs, les gangsters, les tueurs et autres criminels? Aujourd’hui la valeur d’un diamant non certifié n’a d’égal que l’égoïsme de celle qui le porte. Quand on connaît le prix d’un diamant, quel plaisir peut-on avoir à porter une pierre qui a causé la mort de personnes, financé des kalachnikovs, amené des pères à la mine et leurs fils à la guerre, financé des gouvernements capables d’user de la machette pour pouvoir lors d'une soirée faire la starlette?
Et, pour que le goût des femmes pour les bijoux n’ait plus d’arrière-goût, une nouvelle plateforme essaie aujourd’hui de répondre à ces constats en proposant du luxe sans trop mauvaise conscience. Il sera bientôt possible d’acheter bagues, colliers, bracelets qui auront comme objectif d’être transparents sur leurs origines. Quelle femme aujourd’hui peut encore sans sourciller mettre à son doigt un solitaire monté sur une bague en or - promesse parfaite d’éternité – en sachant que ce bijou a une histoire souillée de sang ?
'Transparence' est une toute jeune société qui veut conscientiser cet univers et offrir des bijoux éthiques aux femmes d’aujourd’hui. Pour son lancement, Veerle van Wauwe, la jeune directrice de la société, propose de l’or certifié fair trade et des diamants labellisés Kimberley.
Elle a regroupé un network de designers qui ont mis leur créativité dans une cinquantaine de créations. Cette entrepreneuse, mère de trois enfants, porte en elle tout l’espoir de changer cet univers du luxe, crispé sur ses acquis et si peu enclin à se remettre en question. Et malgré la pression de plus en plus forte du consom’acteur pour des produits conçus dans le respect de l’environnement et des droits humains, l’opacité de ce marché est bien réelle. Cette démarche est une grande première pour la Suisse, premier balbutiement que l’on espère se transformer rapidement en grande révolution.
De son côté, en pionnière, Veerle van Wauwe aimerait faire entrer prochainement ces bijoux dans l’excellent label de transparence Respect-Inside, prouvant ainsi aux grandes marques et aux traders d’Anvers que la traçabilité est la seule vision d’avenir. « Aujourd’hui, nous pensons qu’il est possible d’allier esthétique et éthique. Demain, j’aimerais pouvoir garantir la transparence sur toute la chaîne du diamant ».
Si vous voulez vous plonger dans l’univers mythique du diamant, programmez-vous une soirée cinéma en compagnie de l’excellent film américain « Blood Diamond » réalisé par Edward Zwick en 2006. Sur fond de guerre civile en Sierra Leone, il dénonce le marché des diamants de conflits.
