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Le vin des glaciers - Rencontre

Vin mythique issu d’une tradition valaisanne ancestrale, le Glacier possède un caractère et un goût unique au monde. Celui façonné pendant plus de cinq siècles par les derniers nomades d’Europe Occidentale.

Dans le temps, les Valaisans apprenaient cette chanson à l’école :

Pour boire du Glacier,
Il faut quitter la plaine
Et s’engager au loin
Dans le Val d’Anniviers.
Il faut longtemps marcher
Sur des chemins de terre
Pour mériter ce vin
Qu’on appelle le Glacier...

Bien que les chemins ne soient plus de terre, le Glacier doit toujours se mériter. Si vous ne connaissez pas un habitant de la Vallée d’Anniviers disposé à vous faire déguster un verre de sa réserve personnelle, il n’y a qu’une seule solution : faire comme nous et contacter Michel Savioz, qui vous fera visiter ses caves où les grands tonneaux de bois cachent des merveilles viticoles.


Au-dessus de Sierre, le château de Ravire perché sur une colline domine toute la vallée du Rhône. A l’entrée, un Saint-Bernard accueille les visiteurs avec ses 85 kilos de bavante amitié. A l’intérieur,  le châtelain-vigneron, Michel Savioz nous offre un verre d’un vin ambré aux arômes boisés, légèrement musqué et résineux, caractérisé par une longueur en bouche exceptionnelle : un Glacier.

Nice Future : Parlez-nous de votre Vin des Glaciers
Michel Savioz : Le vin que nous buvons est composé de Rèze, d’Hermitage et de Malvoisie. Chaque année, je réserve une partie de la vendange de ces cépages pour remplir les tonneaux de Glacier que je possède dans mes caves d’Ayer au Val d’Anniviers. Là, le vin vieillit dans des fûts en mélèze qui doivent toujours être remplis jusqu’au bord afin que le vin ne s’oxyde pas.

NF : Ainsi vous mélangez du nouveau vin et du vieux vin ?
M.S. : Plus précisément, je rajoute une nouvelle couche à celles déjà superposées pour compenser les pertes dues à l’évaporation et à ce que je mets en bouteilles. Comme je ne prélève que peu de vin à la fois, le vin qui se trouve au fond du tonneau s’avère relativement âgé.

NF : Quel âge a le vin que nous buvons ?
M.S. : Comme vous le voyez, il n’y a pas de millésime –date de vendange- sur la bouteille, car il est impossible de définir un âge pour ce vin. J’ai plusieurs tonneaux, certains plus vieux que d’autres, et le vin que nous buvons est peut-être resté en fût cinq, vingt ou même quarante ans.

NF : Vous avez donc des tonneaux de presque un demi-siècle ?
M.S.
: En fait, mon plus vieux Glacier a plus de cent ans, mais je le réserve pour les enterrements comme c’était la coutume dans la vallée. Il n’est donc pas commercialisé.

NF : Pourquoi faire du Glacier ?
M.S. : J’ai hérité de mes parents et de mes grands-parents de tonneaux de Vin des Glaciers et je pense qu’un peuple sans traditions est un peuple mort. Je m’efforce donc de perpétuer celle-ci qui donne un vin unique au monde.

NF : Pensez-vous que le Glacier a un avenir commercial ?
M.S. : Non. Le Glacier est une curiosité qui demande beaucoup d’investissement et de temps. Ainsi, je monte chaque semaine dans le Val d’Anniviers pour contrôler les tonneaux et m’assurer que la qualité soit optimale. Mais, pour moi, le Glacier est plus un hobby qu’autre chose.

MF : Comment boit-on le Glacier ?
M.S. : C’est une curiosité que l’on doit déguster seule, ou avec un vieux fromage. A cause de son goût fort et persistant, le Glacier doit être servi en dernier lors d’une dégustation. Dans le cas contraire, il occulterait les sensations gustatives des autres vins. Enfin, il faut le boire à la température d’une crevasse en été, c’est-à-dire très frais.

Alexandre Truffer
[07/07/2004]

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