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Avec Sophie à la découverte du carburant le plus propre, et le moins cher: le gaz naturel.

"Dans la mesure du possible, je privilégie les transports publics. Mais, vivant à la campagne, j'ai inévitablement besoin d'une voiture pour une partie de mes trajets."

Mère de famille, active et mobile par nature, Sophie parcoure, comme bon nombre d'entre nous, 10 à 15'000 km par année en voiture. Mais elle ne s'arrête à la pompe à essence qu'une fois tous les six mois environ.

NiceFuture : Comment est-ce possible?
Sophie Mayor :
Ma voiture n'a besoin d'essence qu'au moment du démarrage pendant quelques secondes, ensuite elle roule au gaz naturel uniquement. C'est ce qu'on appelle un véhicule bi-valent: il a deux réservoirs, l'un contenant le gaz naturel et l'autre, subsidiaire, contenant de l'essence standard, pour le démarrage et pour rallier la prochaine station de gaz quand les bombonnes sont vides.

NF : Mais où trouve-t-on ces stations nouvelle génération, les pompes à gaz naturel ?
S.M. :
Il y en a encore assez peu. J'en ai deux à une quinzaine de km de chez moi, alors dans une direction ou dans l'autre, je prévois d'y faire un petit détour quand j'arrive au bout de ma réserve. C'est le seul petit inconvénient d'une voiture à gaz. Actuellement la question des stations de remplissage de gaz, c'est le serpent qui se mord la queue: il faudrait plus d'utilisateur de voitures au gaz naturel pour inciter les gaziers à implanter davantage de stations, et il faudrait plus de stations pour que les gens se décident pour ce type de véhicule… Pour mon mari et moi, c'était aussi un choix un peu militant et on l'assume avec plaisir. D'autant plus qu'il y a régulièrement de nouvelles stations qui s'ouvrent en Suisse romande.
On en compte actuellement 11 et heureusement elles se trouvent souvent dans des lieux pratiques, près des axes autoroutiers, dans des stations essence accessibles 24h/24 par carte.

NF : Quelle est la sensation quand on se met au volant d'une voiture au gaz naturel pour la première fois ?
S.M. : Franchement il n'y a quasiment aucune différence avec une voiture à essence. Au début on a parfois même de la peine à croire qu'on est propulsé par un autre carburant, nettement moins polluant, alors que tout se passe comme dans une voiture classique. On peut passer d'un carburant à l'autre, gaz naturel ou essence, alors même qu'on roule, par simple appui sur un bouton et on ne sent strictement pas de différence. C'est juste un sentiment agréable de savoir que les gaz d'échappement de sa voiture ont un impact moindre sur l'environnement et pour ainsi dire nul sur la santé.

NF : Qu'en est-il des coûts: achat du véhicule, carburant, etc. ?
S.M.: A l'achat ce sont des voitures un peu plus chères, mais pas beaucoup. Il y a de plus en plus de modèles de série dans de nombreuses marques: Fiat, Opel, Ford, Volvo, etc. Leur surcoût peut être compensé par des subsides offerts par les compagnies gazières ainsi que par certains concessionnaires. Nous avons eu la chance de recevoir un tel subside. Le carburant, lui coûte clairement moins cher que l'essence, et surtout, les prix sont très stables. Le gaz se paye au kilo. Un kilo coûte 1,50 Fr, ce qui, en comparaison avec l'essence, équivaudrait à 1 Fr le litre.

NF : Les entrailles d'une voiture au gaz naturel doivent être un peu différentes de celles d'un bolide à essence, les mécaniciens s'en sortent-ils ?
S.M. :
Mon garagiste a fait ses premières expériences sur des moteurs au gaz naturel dans les années 60 ! Nous avons acheté cette voiture par son intermédiaire, et comme il est très compétent avec les voitures à gaz, on continue d'aller chez lui. Mais les voitures au gaz naturel sont comme les voitures à essence, juste des bombonnes et un système d'injection de gaz en plus, on a donc peu de risques de présenter un casse-tête aux garagistes. De plus ce sont aujourd'hui des moteurs tout à fait au point et fiables, et les services ne nous coûtent pas plus cher que sur une autre voiture.

NF : Comment se passe un plein de gaz, et peut-on rouler sur des bombonnes de gaz en toute tranquillité ?
S.M. :
Un plein de gaz prend un petit peu plus de temps qu'un plein d'essence, environ 5 min. La 1ère fois, on est un peu surpris, la pompe fait des bruits curieux et on court demander au pompiste si tout se passe bien ! Depuis, j'ai juste pris l'habitude d'avertir mes passagers quand je fait le plein (rires) !
Question sécurité, il n'y a pas de problème. C'est à ce niveau là que les gens se posent le plus de question, probablement parce qu'ils ont entendu parler du GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié) qui pose en effet des problèmes de sécurité. Mais le gaz naturel n'a rien à voir avec le GPL. Le TCS vient de rendre les résultats des ses tests et affirme que les voitures fonctionnant au gaz naturel sont aussi sûres que les automobiles conventionnelles utilisant de l'essence ou du diesel. Crash-test et mise à feu ont permis aux circuits de gaz de faire leurs preuves: en cas de contrainte forte, le gaz s'échappe, mais il ne s'enflammera qu'à une température de 600 degrés contre 360 pour l'essence. Le risque d'explosion est nul selon les conclusions du TCS. Autres avantages par rapport à l'essence en cas d'accident, le gaz naturel est non toxique et plus léger que l'air.

NF : Quels sont les avantages écologiques du gaz naturel comme carburant ?
S.M. :
Le gaz naturel reste un carburant fossile, donc non renouvelable. Ce n'est pas encore une solution idéale. Cela dit, il cause nettement moins de nuisances à l'environnement que l'essence ou le diesel. Que se soit lors de son extraction, de son raffinage et de son transport. Au niveau de son utilisation comme carburant, il pollue globalement moitié moins que l'essence.

NF : Et le biogaz ?
S.M. : L'un des aspects géniaux de ces voitures, c'est qu'elles fonctionnent aussi avec du biogaz, qui est le gaz issu de la décomposition de la matière organique. En Suisse, il y a déjà beaucoup de stations qui proposent du biogaz, mais elles sont toutes en Suisse allemande. J'attends avec impatience l'arrivée du biogaz en Suisse romande! En prenant l'ensemble des déchets organiques de la région lausannoise par exemple (déchets végétaux des ménages, collecte publique, industrie et agriculture), on aurait de quoi faire tourner un gros bio-réacteur de la dernière génération. Ceci accélérerait la décomposition de ces déchets, fournirait un compost de qualité à la sortie, et last but not least fournir du carburant permettant de couvrir les besoins de 10 % du parc automobile de la région. Le biogaz a le gros avantage d'être neutre au niveau des émissions de CO2 et d'être produit localement.

Propos recueillis par Nicola Dänzer

[17/03/2005]

Liens externes
Le gaz naturel
Le biogaz

Pièce-jointe : Les stations services avec Gaz en Suisse

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