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E-bike ou vélo à assistance électrique, une espèce en voie d'apparition

Quand Emmanuelle rentre des courses, une remorque bien chargée derrière son vélo de ville, et qu'en montée elle dépasse les plus sportifs des cyclistes, ces derniers se posent des colles, et les piétons n'en croient pas leurs yeux. Ceux qui la connaissent savent bien que les sports à roues n'ont plus de secret pour elle, mais quand même! Elle aime ce petit effet d'épate, et passe... en souriant.

Coordinatrice de l'association La Fièvre et de son skate-park lausannois, elle a transmis le virus des sports de rue loin à la ronde. Fervente défenseure des moyens de transports doux, elle roule maintenant, et c'est ça son secret, en vélo électrique. Mais comme elle le dit elle même, un secret est une chose qui ne se dit qu'à une personne à la fois. Alors faites passer le mot!

NiceFuture: Une fois qu'on a testé un vélo électrique on se demande pourquoi on n'en voit pas beaucoup plus souvent, surtout dans une ville comme Lausanne. Comment c'est fait le choix du vélo électrique pour toi?

Emmanuelle :
Le choix était d'abord de ne plus avoir de voiture. Pour des raisons écologiques, mais aussi pour montrer l'exemple, car on en était arrivé à un stade où six voitures stationnaient devant notre maison de trois appartements! J'en ai marre, dans leur voiture, les gens sont de plus en plus individualistes: dans MA voiture, accroché à MON natel, les autres utilisateurs de la route on s'en fiche.
Le vélo électrique, j'y pensais depuis le 22 septembre (journée en ville sans ma voiture) et j'ai eu la chance d'en trouver un tout neuf à très bon prix. Depuis, j'ai pu lâcher la voiture et j'ai pris un abonnement général.

NF: Pour quel genre de déplacements utilises-tu le vélo électrique et qu'a-t-il changé dans tes habitudes de mobilité?

Emmanuelle :
Tout a changé. Etant donné que je n'ai plus de voiture, je prends le train, le métro, et je marche plus. Le choix du vélo électrique était aussi une question de condition physique que j'avais envie d'entretenir. Je prends le vélo pour les commissions notamment. Les courses dans la remorque pour enfants et hop! Je profite de la beauté du trajet près du lac et ne perds pas de temps pour le stationnement. Depuis que j'ai réduit mon temps de travail à 50%, je compte aussi développer plus d'activités avec ma fille. Pour ça, ce vélo est idéal, notamment parce qu'il me procure une sensation de sécurité grâce à son équipement de pointe. Par temps mouillé, à la descente et même avec la remorque par exemple, l'efficacité des freins à disque est surprenante.

NF: Un véhicule qui ne craint ni les montées, ni les embouteillages, ni les problèmes de stationnement et qui se faufile partout: ne serait-ce pas l'idéal pour la mobilité urbaine?

Emmanuelle : Oui, le vélo électrique serait l'idéal pour la mobilité urbaine, mais à condition que les villes offrent un minimum d'aménagement. Ce n'est pas vrai qu'on ne craint pas les embouteillages. Pour un cycliste, ça n'est jamais rassurant de se retrouver parmi les voitures, d'autant plus qu'on constate qu'il n'y a aucun respect de la part des automobilistes. Pour limiter la prise de risque, je préfère traverser les plus grands carrefours à pied. Il y a vraiment des grands progrès à faire au niveau des politiques des transports, et notamment un sérieux besoin de développer tout ce qui tourne autour du vélo.

NF: Quels sont, à tes yeux, les inconvénients du vélo électrique?

Emmanuelle : Il y a le prix d'achat encore assez élevé (ndlr. min 2500.- Fr., mais des subventions existent dans plusieurs régions, infos ci-dessous). Et puis, pour ceux qui pratiqueraient le cyclo-tourisme de longue durée, il y a un petit problème de recharge de la batterie en route. Selon le modèle et le nombre de batteries, on a une autonomie pouvant aller de 20 à 60 km environ, or la recharge dure environ deux heures, il faut donc s'organiser un peu. Le côté pratique c'est qu'on peut recharger n'importe où grâce à des batteries détachables et une station de recharge qui prend aisément place dans un sac. Enfin il existe encore relativement peu de revendeurs pouvant assurer les services spécialisés sur ce type de vélos.

NF: Que se passe-t-il si tu arrives au bout de la charge des batteries au milieu d'un trajet et que tu n'as pas deux heures devant toi pour faire le plein?

Emmanuelle : Ça m'est arrivé à la place de la Riponne à Lausanne, alors que je devais justement monter la rue de la Borde, sous la pluie… Mais en fait, le vélo électrique se laisse très bien utiliser comme un vélo normal, et les rapports sont même très bons, bref, ça roule très bien sans l'assistance.

NF: L'immatriculation, la vignette, le permis, etc., ça se passe comme pour un vélo standard ou un vélo-moteur?

Emmanuelle : Comme un vélo standard. C'était aussi un critère de choix pour moi, il fallait que ça soit un vélo. Par rapport au scooter, par exemple le vélo électrique a plein d'avantages pour moi. Il me permet de faire un peu d'exercice physique, on a vite froid sur un scooter! Je peux aussi prendre un siège ou une remorque d'enfant, ce qui marche à perfection.

NF: A cette allure avec tant de facilité, tes amis acceptent-ils encore de faire des tours à vélo avec toi?

Emmanuelle : Bouh, j'ai pas d'amis! Non, je n'en ai juste pas avec qui je fais des tours à vélo, mais ça pourrait venir, alors je pourrais les semer, ou faire des allers et retours pour voir dix fois plus de paysage qu'eux sans me fatiguer! Non, en fait ça ne poserait aucun problème, et si je veux vraiment être solidaire, je peux très bien rouler sans l'assistance. En attendant, avec mes amis je continue à faire du roller. Une fois par mois nous allons sur la piste de l'aéroport de la Blécherette. 800 mètres de bitume lisse, un peu en pente, le pied!

Merci Manu, on te souhaite une magnifique saison de vélo et excuse-nous de transmettre ton secret à tout plein de monde!

Et pourquoi pas un vélo électrique chez vous, ou dans votre entreprise?

Le programme NewRide informe sur les modèles disponibles, les subventions, les concessionnaires et la gestion de la mobilité en entreprise.
L'association Lausanne Roule organise plusieurs journées de test de vélos électriques dans le courant de l'année 2005: 16-17 avr., 1-2 juil., 2-3 sep. www.lausanneroule.ch
Et pour les adeptes du roller, les infos sur les sorties à l'aéroport de la Blécherette.

Propos recueillis par Nicola Dänzer

[23/03/2005]



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