A.     Questions personnelles
 

NiceFuture :  Quel a été votre plus grand moment de bonheur cette année ?
Paola Ghillani : La nuit du 7 au 8 août, le ciel était magnifique : un feu d’artifices ! C’était la nuit des étoiles. Je me dis « qu’est-ce qu’on est petits au milieu de l’univers ! »

N.F. : Votre truc « bien-être/relaxation » que vous utilisez dans la vie de tous les jours ?
P. G. : J’adore contempler ! Rester à regarder ce qui se passe autour de moi, les gens qui passent

N.F. : Un espace, un lieu qui évoque pour vous l’harmonie, un havre de plaisir ?
P. G. : La nature et plus particulièrement la nature en Gruyère ! Cette région est si belle !

N.F. : Un objet que vous aimeriez transmettre à vos enfants ?
P. G. : Un collier que j’ai reçu à ma naissance. Il y deux pendentifs : la vierge Marie et un cœur.

N.F. : Une valeur que vous aimeriez transmettre à vos enfants ?
P. G. : Le respect et l’amour de la vie  sont des valeurs essentielles !

N.F. :  Dans votre quotidien, quelles sont les attitudes "NiceFuture" qui vous motivent ? (manger bio, achats de proximité, déplacements, bien-être, jardinage, équité sociale, placements éthiques, etc... tout ce qui a un rapport de près ou de loin au développement durable)
P. G. : Tous ! Mais surtout ce que je fais le plus quotidiennement c’est manger bio. En fait, tout ce qu’on produit d’une manière naturelle est lié au respect de la vie et à la chaîne alimentaire. Mon credo est que si vous respectez la vie naturelle, elle vous respectera !

N.F. : Consom’action, c’est une vision à laquelle vous adhérez ?
P. G. : Totalement ! D’ailleurs c’est pourquoi Max Havelaar a connu un si grand succès !

N.F. :  Anticipez le monde de demain : vous le voyez comment ? Ce sera un monde plus égoïste ? Plus ouvert sur les autres ? Plus au moins éthique ? Pourquoi cette vision ?
P. G. : Je suis optimiste car je vois qu’il s’opère une transformation d’alchimiste de plomb en or. Mais l’être humain ne fonctionnant la plupart du temps que par réaction, cette transformation s’opère généralement après un choc individuel (chômage, maladie,..) ou collectif (scandale alimentaire, guerre, catastrophe naturelle,..). Il faut parfois des catastrophes pour se remettre en question, retrouver qui on est vraiment et ainsi reconnaître sa tâche. Nous n’avons qu’une vie, et elle est précaire. Devenir riche n’est  pas un but en soi, et consommer le plus possible n’est pas la réponse !
Il est important de se poser la question : pourquoi est-on sur Terre ? Personnellement, je pense que l’on est là pour se développer, pour atteindre des stades d’évolutions supérieurs l’argent n’est qu’un instrument et doit circuler d’une manière saine. Par exemple, si quelqu’un fournit un travail qui répond à un besoin, il doit être rémunéré correctement. Ainsi il pourra se développer et développer son entourage ce qui permettera plus d’harmonie et plus de paix.
Il est important de voir l’économie comme un instrument de transformation et evolution. Peut-être que dans 100 ans ce qu’on appelle économie aujourd’hui, sera appelé énergie ! Il n’y aura peut-être plus d’échange de monnaie mais justement d’énergie !

N.F. :  L’année 2005, une année faste pour vous ?
P. G. : Oui très faste ! Cette année m’a permis d’évoluer !

 
B. Questions globales

N.F. :  Quel est l’événement marquant dans le monde qui vous a touché cette année ?
P. G. : L’événement le plus marquant fut la catastrophe de la Nouvelle Orléans ! En fait, j’ai essayé pendant deux secondes de me mettre à la place d’un survivant et puis, je me suis rendue compte de l’horreur du sentiment qu’on ne représente pas assez de valeur économique pour être sauvée d’une catastrophe. Alors que de l’autre côté, il y a une triplification de l’armement pour faire la guerre en Irak, est cela ce décide en une journée !

N.F. : Qu’est-ce qui vous révolte dans le monde d’aujourd’hui ? qu’est-ce qui vous enchante ?
P. G. : Par exemple, la question des OGM : au nom de l’intérêt de grandes entreprises qui sont gérées la plupart du temps par des grandes famille qui s’enrichissent de plus en plus, on est capable de nous faire avaler n’importe quoi : comme quoi on n’enraye pas le problème de la famine si on ne fait pas recours aux agricultures modifiées génétiquement.

Ce qui m’enchante, c’est que la nouvelle génération de leaders et d’enfants supportant déjà beaucoup de stress, vont générer une meilleure qualité de vie. Et je pense qu’on va dans la bonne direction.

N.F. : Quelle serait l’innovation (technologique, de comportement, légale....) qui changerait la face de nos sociétés à votre avis ?
P. G. : A court terme, il faudrait une loi qui favorise le développement des énergies renouvelable par rapport au pétrole. En Suisse, ce serait possible. En Allemagne, ce type de loi a déjà passé. A long terme, c’est plutôt dans l’éducation des enfants que nous pouvons améliorer la qualité de vie pour le futur. Il serait judicieux de ne pas séparer les matières à l’école et les traiter de façon interdépendante. Les matières enseigneraient la vie et son respect dans son ensemble. Et ce serait merveilleux et beaucoup plus utile à la société que chacun puisse développer ses talents. Mais c’est maintenant qu’il faut agir ! Mon credo : vivre ses rêves et non rêver sa vie !

N.F. : Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous pour mettre en place « un monde meilleur » ?
P. G. : Etant donné que mon talent est plutôt dans l’économie, j’aimerais à travers mon entreprise, accompagner les autres entreprises, leur donner les moyens de fonctionner d’une manière responsable économiquement, socialement et environmentalement dans le but d’améliorer la qualité de la vie sur la planète.

N.F. : Que souhaitez-vous en 2006 ? pour vous ? pour vos proches ? pour le monde ?
P. G. : Que du bonheur et la santé !

N.F. : Quelle est votre bonne résolution pour 2006, si vous en avez une ?
P. G. : Améliorer l’équilibre entre ma privée et professionnelle ! Et cela fait dix ans que j’essaie ! 

Propos receuillis par Barbara Steudler et Lorraine Dufour