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PALEO : interview d'Aldebert

Voici un auteur compositeur qui sait distiller les joies simples de la vie à travers ses chansons. A quelques heures de son concert à Paléo, le talentueux Aldebert nous confie ses impressions.

NiceFuture : Sous le chapiteau ce soir, comment vous sentez-vous ?
Aldebert
: Très bien. Je me suis un peu promené toute la journée. Depuis le temps que j’entends parler de ce festival, je suis ravi d’être programmé cette année.

NiceFuture : Quelle image aviez-vous de la Suisse avant de venir ?
Aldebert
: Ca fait un moment que je viens. Je n’habite pas très loin, à Besançon. On est venu en 2002 dans des petits festivals, à Genève, à Lausanne et à Onex aussi. Je ne sens pas spécialement de différences d’un public à l’autre. Cela s’est toujours bien passé.

NiceFuture : Ce début d’année 2007 rime avec bonheur ?
Aldebert
: Avec bonheur, oui, parce que j’ai commencé la tournée par une date à Onex. Entre février et mai on a fait une cinquantaine de concerts et depuis juillet on a commencé les concerts en plein air et ça continuera avec une centaine de concerts, en Algérie et au Maroc. C’est chouette de pouvoir sortir du territoire. C’est un rêve !

NiceFuture : Le fait d’aller dans d’autres pays c’est une volonté, un engagement personnel ?
Aldebert
: Oui, bien sûr. Après, c’est pas facile, a fortiori, en Algérie on ne savait pas si on pouvait jouer. Politiquement ce n’est pas très stable. Tant qu’on peut échanger c’est bien. La chanson sert à ça. On est allé en Corée, à Séoul, lors d’un festival de culture française. Il n’y avait pas beaucoup de Français, surtout des Coréens venus par curiosité. Le fait de pouvoir approcher une culture différente, humainement c’est très enrichissant, encore plus que musicalement.

NiceFuture : Est-ce vous pourriez nous décrire un endroit qui pour vous évoque l’harmonie ?
Aldebert
: Un endroit où je me sens le mieux, c’est la scène, chez moi et chez mes amis. Je n’ai pas vraiment d’endroits. J’ai la chance d’habiter une petite ville en Province, qui est assez verte où il y a beaucoup de forêts et de rivières. J'ai besoin de faire du sport et de me mettre au vert, parce que sur la scène c'est très énergique. Je cours donc beaucoup en forêt.

NiceFuture : Avez-vous un objet que vous aimeriez transmettre à vos enfants ou aux générations futures ?
Aldebert
: Houlà ! Euh… je ne suis pas du tout fétichiste des instruments de musique. Je n’ai pas de grigri. J’ai plus envie de transmettre des idées que des objets. Je ne suis pas collectionneur. Je m’attache aux gens, aux situations mais pas aux objets. On est une société où on développe beaucoup le côté renfermé sur soi, avec ma musique, mon machin, mon bidule, mon truc, mon univers, mais en fait on est tout seul. C’est ouvert sur le monde mais  finalement on est assez tout seul.

NiceFuture : Comment voyez-vous le monde de demain ?
Aldebert
: Bien que je fasse de la chanson optimiste et que j’essaie de déclencher les enthousiasmes quand je suis sur scène, je ne suis pas très optimiste sur l’avenir. Ce qui me décourage c’est de voir certains comportements, certaines visions du monde rétrogrades, que ce soit dans les extrémismes, dans les délits, dans les guerres. Des fois on fait des bonds en arrière !

NiceFuture : Et l’avenir, au niveau de l’environnement ?
Aldebert
: Et bien je suis en train de préparer un album de chansons pour enfants qui va être ouvert à plein d’artistes et il y a justement une chanson sur la pollution qui s’appelle «Monsieur tout le monde». Elle m’a été inspirée suite à la vision du film d’Al Gore «Une vérité qui dérange».
Les Américains sont en train de découvrir ça. En Europe, on est plus conscient de ça, au niveau du climat et de la pollution.

NiceFuture : Vous dites qu'on est plus conscient de ce qui se passe mais est-ce qu'on est vraiment concret dans les actions ?
Aldebert
: Je ne sais pas si on est concret. J'ai l'impression d'avoir été sensibilisé dans mon éducation. Un festival comme le Paléo, j'ai limpression qu'ils sont vraiment très actifs. Je vois des bénévoles qui ramassent des objets. Il y a des panneaux. Ca fait plaisir de voir qu'à la fin du festival ça ne ressemble pas à une poubelle géante.

NiceFuture : Si vous aviez une baguette magique que feriez-vous pour améliorer le monde au niveau de l'environnement ?
Aldebert
: Ce serait bien d'avoir un aspirateur géant qui aspirerait tous les déchets nucléaires, tous les gaz des voitures. Le problème c'est qu'après on se retrouve avec une énorme soucoupe volante pleine de pollution et il faut encore la mettre quelque part ! Du coup elle est plus sur la Terre. Il faudrait qu'elle serve de pile pour alimenter les machines sans polluer.
Ma chanson «Monsieur tout le monde» est pour les enfants et je n'ai pas envie de leur faire la morale, mais simplement de leur dire: «Nous on a fait ça. Essayer de faire autre chose!»
Ce qui est difficile, c'est que souvent quand on fait une remarque à quelqu'un qui jette sa bouteille de coca dans la rue, il va dire : «qu'est-ce que ça fait ça? Avec toutes les bagnoles qu'il y a, est-ce que ma bouteille de coca va changer quelque chose?!». C'est toujours l'argument qu'on balance, mais qui est symptomatique du fait qu'on est pas forcément sensibilisé. On ne se sent pas concerné.

NiceFuture : Vous voyez une évolution dans les festivals ?
Aldebert
: J'ai l'impression que cette année il y a un petit effort sur l'ensemble des festivals. Après, il y en a toujours où c'est l'enfer, c'est une décharge à la fin de la soirée. Je pense que ça vient. Soyons optimiste !

Michel Annese, Michel Daucher & Emilie Loertscher

[31/07/2007]



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