Des produits toxiques aux doux acronymes de DDT, PFC ou PCB se sont logés sournoisement depuis des décennies dans nos tissus. En tant que grand mammifère, carnivore de surcroît, nous nous trouvons en haut de la pyramide alimentaire et sommes ainsi les plus exposés à ces substances s’accumulant dans tous les êtres vivants.

Films plastiques, parfums, résidus de pesticides sur nos fruits et légumes, pratiquement tous nos biens de consommation courants sont incriminés. Et pas besoin d’être en contact direct avec ces éléments pour en souffrir : même les ours polaires, déjà bien malmenés par le réchauffement climatique, souffrent de graves problèmes de reproduction suite à ceux-ci.

Plus de 100 000 substances chimiques ont été commercialisées depuis la Seconde Guerre mondiale, la plupart du temps, sans qu'aucun test sur la santé humaine n'ait été réalisé. Seules les substances mises sur le marché après 1981 sont assorties de données de sûreté sanitaire et environnementale.

Pour combler ce manque évident de législation en la matière, le projet européen REACH  a été voté en octobre dernier à Bruxelles. A la base très ambitieux et contraignant, ce programme a été allégé au prix de compromis entre les milieux industriels et environnementaux.

Les entreprises de produits chimiques devront tout de même démontrer, sur une période de 11 ans, que quelque 30'000 substances couramment utilisées sont sûres.

Un pas en avant salué par les principaux organismes environnementaux et ligues de la santé tout en émettant d’importantes réserves. En effet, environ 85% des substances sur le marché, qui devaient à l'origine être couvertes par REACH, échappent à notre vigilance.

Une thématique qui n’a pas fini de défrayer la chronique.

Pierrick Locatelli