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Les couches-culottes lavables, écolo ?

Les couches-culottes lavables ont bien changé depuis l’époque des rectangles de tissu pliés auxquels est ajouté une culotte en laine ou de plastique. Elles sont d’ailleurs en plein essor dans plusieurs pays industrialisés depuis la prise de conscience mondiale des problèmes environnementaux. Est-ce une vraie ou une fausse alternative aux jetables ?

De nos jours, il existe plusieurs sortes de couches-culottes lavables : TE1 (tout en un), préformée, taille unique (One size), Two size, … . Elles se ferment par pression, velcro, Snappi ou tout simplement en les nouant. Les matériaux de fabrication varient également, du coton bio au polaire en passant par le chanvre ou le bambou. De forme, les lavables ressemblent à s’y méprendre à une jetable sauf qu’elles se jettent dans un bac à couches plutôt qu’à la poubelle, et qu’ensuite, elles sont lavées. Ce qui les différencie le plus des jetables, c’est leur douceur, leur couleur, leur unicité. Parce qu’elles sont faites avec amour par des mamans (ou papas) couseuses. Ce n’est donc pas -  encore - un commerce de masse, seulement de petites entreprises locales avec des noms adorables comme Bébés lutins, P’tits Dessous, Minilys, Louli des Bois, Fleur de mai, Hippo poum, MiniQ ou MarsupiO.

Certes, une lessive tous les deux ou trois jours représente une charge de travail ménager en plus, pour ceux qui lavent moins fréquemment ou ne veulent pas mélanger les couches sales au reste du linge. Cependant, une fois le stock d’une vingtaine de couches-culottes et  quelque culottes de protection constitué, plus besoin de courir après les actions de Pampers et revenir chargé de volumineux triopacks.

De plus, le bilan écologique des couches lavables est meilleur  que les jetables, malgré l’impact environnemental de la culture du coton et des lessives :

1. Avec une moyenne de 5 changes par jours pendant 2 ans et demi, les jetables représentent une tonne de déchets par enfant. Sans compter l’emballage et les fameuses lingettes nettoyantes. Leur incinération dégage dans l’atmosphère des polluants chimiques toxiques comme la dioxine et bien d’autres inconnus, puisque les fabricants refusent de donner la composition exacte de leur produit.

2. La fabrication (pâte à papier, blanchiment) et l’élimination des couches jetables, transport y compris, nécessitent 200 fois plus d’énergie et polluent plus d’eau que les lavables.

Si vous souhaitez des chiffres, vous en trouverez une kyrielle dans la thèse de Anne-Sophie Ourth : « Les couches lavables constituent une alternative moderne, écologique et économique aux couches jetables ».

Exemple : Les couches jetables pour un enfant représentent 4,5 arbres et 25 kg de plastique, soit 67 kg de pétrole brut.

Le seul hic dans tous ces chiffres, c’est que l'on ne trouve nulle part mentionné la consommation de plastique - et donc de pétrole - pour fabriquer les couches en polaire, microfibre ou polyester. Et que, pour faire des adeptes, il faut que la lavable soit aussi pratique que la jetable, c’est-à-dire, très absorbante, étanche et rapidement mise. La plus conforme à cette description est la TE1 (Tout en 1). Seulement, l’étanchéité de cette merveille est assurée par une fine couche de polyuréthane (plastique) qui s’ajoute qu’aux USA. Il est évident que l’aller retour aux States n’est pas compris dans le bilan écologique.

Il est possible qu’en tenant compte de ce « détail », le bilan écologique des lavables reste meilleur que les jetables. C’est en tout cas, une solution plus économique, d’autant plus si on a ou souhaite plusieurs enfants, et plus saine, à condition d’utiliser des couches exemptes de plastique et dont le textile est issu de culture biologique. Reste à les tester pour les adopter…

Et en pratique, que dit bébé?

Après cette recherche théorique, en maman exemplaire, j'ai fait quelques tests terrain sur bébé directement. Vous pourrez lire les résultats en annexe à cet article. La meilleure de ce test est donc la couche en coton biologique 100% Twosize de Popolini. Cependant, je ne suis pas convaincu par ce système de change. Il faut savoir que 50% des enfants ont une réaction « fesses rouges » lorsqu’ils sont maintenus dans l’humidité d’une couche lavable. Il y a donc une chance sur deux pour que votre enfant supporte les lavables. Le mien ne supporte que les langes issus de culture biologique… digne fils d'une maman écolo!
Il est clair que, d’un point de vue pragmatique, les lavables représentent une complexification par rapport aux jetables. Leur entretien est fastidieux ; il faut les laisser tremper dans un bac, les nettoyer de suite en cas de selles, les laver tous les 2-3 jours pour renouveler le stock, les décrasser (lavage sans produits à lessive) de temps à autre et les laisser sécher à l’air libre. Quant à la culotte en laine, elle doit être rincée une fois par jour et lavée une fois par mois. Par contre, elle sèche en une nuit. Et si l’humidité traverse, vous êtes bon pour changer de vêtements 4x/jour et la literie aussi…

Une alternative écologique aux lavables : les jetables en plastique bio

Sans dérivés pétrochimique (ou presque), sans parfum, sans parabènes, sans conservateurs, sans colorants, non blanchi au chlore et presque entièrement biodégradable, la jetable à base d’amidon de maïs et d’ouate de cellulose semble être la moins pire des solutions. Pour autant qu’elle n’aggrave pas la faim dans le monde ou la déforestation. Malheureusement, les fabricants de jetables biologiques n’arrivent pas à trouver un remplaçant au controversé gel super-absorbant de polyacrylate de sodium (SAP). Ce produit révolutionnaire a pourtant été retiré du marché en 1985 dans les tampons hygiéniques à cause de nombreux cas de syndrome de choc toxique. La poudre de polyacrylate de sodium est dangereuse en cas de contact avec les yeux ou d’inhalation. N’avez-vous jamais surpris votre bébé une couche en bouche ?! Attention, danger !!!  Certain fabricants ont remplacé une partie de ce gel par du lactosérum. Ce n’est pas aussi absorbant que le SAP mais déjà un peu plus sain.  Le mieux serait un super-absorbant à base de bouse de chameau… Qui se jette à l’eau ?

Laurie Paroz
[30/10/2008]



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