Le film donne la parole à une bonne cinquantaine de spécialistes, ainsi qu'à diverses personnalités comme l'ancien président de l'URSS Mikhail Gorbatchev, le physicien britannique Stephen Hawking ou l'ancien directeur de la CIA James Woolsey. Les entretiens sont accompagnés de séquences filmées, d’archive ou originales, à caractère purement illustratif. DiCaprio intervient par intermittence, pour introduire les divers segments.

La première partie du film décrit les conséquences sur l’environnement de l’activité humaine actuelle et de notre développement frénétique et démesuré. Augmentation du nombre et de la virulence des catastrophes climatiques, de maladies et des décès imputables à la dégradation de l’air et de l’eau, désertification, etc. La Terre est décrite ici comme un organisme infecté, souffrant, assailli par la surexploitation des ressources naturelles et la destruction des écosystèmes. En cause, le virage qu’a entamé l’humanité au moment de la révolution industrielle, et ce que cela a engendré en termes d’accroissement de la population et d’habitudes de consommation. Or, malgré l’amélioration constante de notre compréhension de l’impact que notre mode de vie a sur l’environnement, le mouvement  enclenché, aussi destructeur soit-il, est difficilement réversible.

L’une des explications que le film donne est la distanciation progressive de l’homme et de son environnement depuis les premiers effets de l’industrialisation, une tendance à penser qu’il y a nous et la nature, et non à nous considérer, plus humblement, comme un produit et des membres à part entière de cette nature, et qu’à ce titre notre avenir dépend du sien.

Après une deuxième partie consacrée aux raisons du relatif immobilisme du monde politique (notamment nord-américain), le film s’attaque aux solutions qui permettraient de préserver l’environnement à long terme. Les intervenants comptent beaucoup sur les progrès de la science et de ses applications pratiques, en matière par exemple de récolte d’énergie, de conception de logis ou de moyens de transport. Mais ils soulignent que ces avancées doivent s’accompagner d’une réelle prise de conscience planétaire, et de la généralisation d’habitudes de consommation plus raisonnables et respectueuses.

Plus sombre et catastrophiste que Une vérité qui dérange, La 11ème Heure se veut plus qu’un constat, aussi alarmant soit-il. Il s’attache à inscrire notre situation environnementale dans un contexte historique et humain, ainsi qu’à réfléchir aux changements profonds que tant nos sociétés que chacun de nous doivent opérer pour garantir aux générations futures un environnement vivable.

La 11 heures, le dernier virage, un film réalisé et écrit par Nadia Conners et Leila Conners Petersen, co-écrit et narré par Leonardo DiCaprio

Eric Diener