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Les ONGs en Bolivie, ou le développement durable en action, lentement mais sûrement

Là où le gouvernement démissionne, les ONGs sont là. Souvent de petite envergure (une vingtaine d’employés), elles s’attaquent à tous les domaines, elles fleurissent, elles pullulent (des milliers pour la Bolivie, le pays qui compte le plus au monde), elles s’acharnent à dépasser la lenteur locale, le fatalisme ambiant, elles font avancer le pays à petits pas, mais des pas décidés à ne pas revenir en arrière.

J’ai voulu voir les acteurs du « développement durable » de plus près. Je suis allée travailler pour une ONG sud-américaine. Je suis venue, j’ai vu, et j’ai été vaincue. Vaincue, submergée par une émotion réelle, un je-ne-sais-quoi qui vous redonne foi en l’humanité et son avenir. Oui le développement durable c’est possible, oui il y a des millions de gens qui y travaillent chaque jour, non les dons ne vont pas que dans les poches du directeur de l’organisation (comme me l’a récemment affirmé un employé d’ONG à Tarija), non le développement économique ne passe pas forcément par capitalisme et individualisme.

Tous les domaines

La Bolivie est classée au 114ème rang (sur les 175 pays pris en compte par l’ONU) en terme de développement. Avec le Honduras et le Nicaragua, c’est le pays le plus pauvre d’Amérique latine, que ce soit en matière d’éducation, de santé, ou de PNB par habitant. C’est dire s’il y a du pain sur la planche. D’ailleurs, d’après un journal local (« El Pais », février 2005), le pays est – je cite – « au bord du chaos ». Tous les domaines sont touchés. Les ONGs sont donc présentes dans tous les domaines. Leur grand nombre et leur large spectre d’activités a fait souvent dire que la Bolivie vit de l’aide internationale.

Aide médicale grâce à Médecins Sans Frontières par exemple, qui travaille à éradiquer la maladie du chagas, causant la mort prématurée de milliers de paysans chaque année.

Aide économique grâce à Caritas qui débloque des fonds pour la création de nouveaux champs et de nouvelles cultures (cacahuètes), qui rendront les Boliviens moins dépendants des caprices météorologiques. Ou encore grâce au CERDET, qui mise également sur la diversification des revenus et sources d’alimentation : elle chapeaute la création d’élevages bovins, ou encore elle encourage l’artisanat local en lui fournissant l’accès à un marché, et pas des moindres : les Etats-Unis.
La plupart des ONGs se situent dans le secteur des micro-crédits à taux abordable pour favoriser la création d’un tissu économique viable fait de PMEs.

Aide légale et administrative avec des organisations comme Pro Mujer qui fournit une assistance gratuite aux problèmes de la Bolivienne et l’aide à s’affirmer économiquement dans un monde machiste.

Aide au niveau écologique, par exemple grâce à une ONG fondée par un suisse, l’EAPG, et qui (entre autres !) s’assure que les entreprises pétrolières étrangères n’exploitent pas abusivement les ressources naturelles du sud bolivien.

Du travail pour les locaux

Autre facette de la construction d’un « Nice Future » par les ONGs : elles donnent du travail aux locaux. Des dizaines de milliers d’emplois. Parce que c’est une façon de contribuer au développement, mais aussi parce que plusieurs initiatives sont mieux acceptées par la population locale si elle leur est soumise par un compatriote que par un « gringo », si différent d’eux, malgré toute la bonne volonté possible.
Ces employés boliviens bénéficient d’une excellente formation, dispensée par les experts techniques étrangers de manière ponctuelle ou plus prolongée.

Un job comme un autre

Les gens qui travaillent pour les ONG sont-ils des saints ? C’est ce que l’on peut penser, quand on voit qu’un ingénieur agronome bolivien se fait agresser au couteau simplement parce qu’il travaille pour une ONG qui soutient les guaranis, une population indigène largement méprisée– ou bien sûr a fortiori quand on pense aux « volontaires ».
La plupart du cependant, les travailleurs que j’ai rencontré sont simplement des locaux qui ont réussi à décrocher un temps job bien payé (les ONGs payant bien mieux que les entreprises locales).
Concernant les volontaires, ce sont souvent de jeunes étrangers qui recoivent de leur gouvernement occidental une compensation qui, si elle est maigre sous nos cieux, les place aux rang des locaux tout à fait à l’aise dans un pays où l’on paye chf 5 un repas complet dans un bon restaurant, ou chf 2,50 pour accéder à la piscine de l’hotel cinq etoiles du coin.


Je suis revenue avec la ferme conviction qu’une très bonne façon d’aider son prochain et d’aider la planète était à portée de souris : en se connectant sur le site d’une de ces admirables organisations et en faisant une promesse de don.
Samira Mouhid
[03/03/2005]



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