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Les balades de Courajoud : 'Etonnantes rivières vaudoises'

En 15 balades charmantes, Pierre Corajoud nous dévoile dans 'Etonnantes rivières vaudoises' des petits coins de beauté tapis à l’orée des villes du canton. Ou comment passer en dix minutes d’une zone industrielle à une nature enchanteresse !

Voici le titre d'un petit guide bien surprenant. En quinze promenades bucoliques, il vous emmène le long de cours d'eau vaudois qui arrosent les villes du canton. Les chemins que l'auteur dévoile remontent le long de l'Aubonne, du Flon, de l'Orbe ou du Boiron. Ces itinéraires se caractérisent par la rapidité avec laquelle le promeneur passe des nuisances citadines au calme de la forêt.

La première balade proposée suit la Mèbre en partant de la gare de Renens pour aboutir à Cheseaux. Pour ceux qui n’habiteraient pas la région, sachez que si Cheseaux ne se distingue en rien de n’importe quel bled de la campagne vaudoise, Renens mérite le titre de ville la plus moche du pays. De plus, on trouve entre les deux localités une zone industrielle ainsi qu'une autoroute. Autant dire que le coin n'invite pas à folâtrer à la recherche de futaies ombragées ou de cascades ruisselantes.

Néanmoins, intrigué par le descriptif de la Balade1 qui promet «un paradis à la porte de l'enfer», je décide en ce samedi 19 juin d'aller voir de mes propres yeux cette étonnante rivière vaudoise et de tester pour Nicefuture la valeur de ce guide de randonnée.

Point de départ: Gare CFF de Renens. Comme prévu, c'est laid, bruyant, malodorant et oppressant. Pour couronner le tout, j’ai l'air d’un touriste égaré avec mon équipement de randonneur. Heureusement, mon sherpa de papier me conduit rapidement dans les faubourgs et après une dizaine de minutes de marche je dépasse une casse de voitures, dernière étape avant de rencontrer la rivière.

Un petit sentier commence à serpenter au fil de l'eau et s'enfonce dans la forêt. Presque instantanément, les bruits de la ville disparaissent et la nature reprend tous ses droits. Un petit rouquin à la queue en panache ignore qu'à deux cents mètres de là, le bitume règne. Dérangé dans sa cueillette, il observe un instant le bipède que je suis avant de s’enfuir.

Le chemin qui accompagne la Mèbre s'insinue à l'ombre de belles falaises de mollasse, s'infiltre entre de grands arbres majestueux et encourage chez le promeneur solitaire des rêveries aussi changeantes que l'atmosphère du bois. Un rayon de soleil suffit pour que la végétation se mette à resplendir, les oiseaux à siffler, tituiter ou pépier. Mais lorsque le ciel s'obscurcit, une ombre plane dans le sous-bois, les trilles des pinsons cèdent la place au hululement de la chouette et l'on s'attendrait presque à rencontrer Tom Bombadil ou le Vieil Homme Saule sur le haut d'un Galgal.

Si cette route ne vous emmène par vers d’épiques aventures, elle s'achèvera huit kilomètres plus loin près de l'arrêt du LEB de Bel-Air. L'auteur ayant consacré un soin particulier à expliquer en détails l'itinéraire à suivre, se perdre demande un effort considérable. Et ceci, même si votre sens de l'orientation provoque les rires de vos amis autant que le désespoir de votre famille.

En clair, 'Etonnantes rivières vaudoises', de Pierre Corajoud, mérite une place dans toute bibliothèque, que vous soyez randonneur expérimenté ou pantouflard qui se résigne à ne faire une balade que contraint et forcé par son entourage. Clair, précis, pratique, proposant des promenades réellement inédites, ce livre serait parfait s'il intégrait quelques explications culturelles sur les vestiges que le promeneur ne manque pas de rencontrer aux détours du chemin.
Alexandre Truffer
[07/07/2004]



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