Ces joyeux lutins de Grenoble sont venus animer la grande scène de Paléo le temps d’un petite heure, malgré leur envie affirmée de s’établir pour la soirée et de ne pas se limiter aux volontés du chronomètre impartial de Paléo : «Désolés, mais on doit se limiter à une heure. On préférerait deux et demie, mais on espère vous voir un jour à un concert complet».
Le public aussi, enthousiaste, aurait préféré faire durer « tout ce bonheur du monde » quelques heures de plus.

Long chemin parcouru pour ce groupe de culture métissée hexagonale, à la démarche communautaire qui force l’admiration, offrant son reggae bouillonnant d’esprit et de paroles engagées.

Ce soir, en ligne de mire, les dix compères attaquent joyeusement l’esprit d’intolérance, le capitalisme poussé à outrance, mais aussi nos douaniers suisses (qui se sont fait quelque peu écorchés) et nos t-shirts de spectateurs!
Avec panache, le mot d’ordre de Sensimilia a été suivi par la foule « Enlever les t-shirts ! » Quelques courageuses demoiselles ont participé aussi à cette envolée de tissus colorés tourbillonnant au-dessus du public sautillant de la plaine de l’Asse. Réminiscence de quelques images lointaines de mai 68...

Mais bon, nous sommes dans un festival, non ?

Un brin de folie n’est pas pour déplaire ni à ce groupe à l’esprit résolument festif, ni aux festivaliers. Pourtant, derrière l’anecdote, loin des slogans convenus, les bouillonnements d’esprit de Sinsemilia, un brin subversifs, un brin provocateurs ou plus simplement réveilleurs de conscience, ont enflammé le public ! Sur des rythmes engagés, la foule a partagé cet enthousiasme sautillant, donnant à ce début de soirée un punch engagé !

Y’a pas à dire, on devrait établir une prescription globale dans notre société aux couleurs souvent un peu grises : consommer sans modération chaque matin au réveil « Tout le bonheur du monde », c’est une garantie pour une formidable envie de vivre !