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Interview de Shinichi Kinoshita

Cet interview a été réalisée juste après le concert que Shinichi Kinoshita a donné au Paléo Festival 2005.

Shinichi Kinoshita est né en 1965 de parents tous deux joueurs de Shamisen. Il a commencé à étudier cet instrument sous l'égide de son père à l'âge de 10 ans. Il gagna à deux reprises (86, 87) le tournoi national de Tsugaru-Shamisen* ainsi que différents autres tournois.

Pendant plusieurs années, il a collaboré avec Eitetsu Hayashi, joueur de tambour japonais. Après plusieurs collaborations avec des musiciens classiques folk ou contemporains, Kinoshita a lancé sa carrière solo en 1994.

Il a joué dans plus de 25 pays et a participé aux plus grands festivals internationaux. Kinoshita est connu au Japon comme étant un grand maître du Tsugaru-shamisen, mais cherchant sans cesse de nouveaux horizons, il aime fusionner sa musique avec d'autres genres comme le rock, le jazz et des musiques occidentales plus modernes, tout ceci résultant dans son propre nouveau genre: le Tsugaru Fusion.

Retrouvez son site web ici: http://homepage2.nifty.com/king-of-tsugaru/ (japonais).


NiceFuture : J'ai vu que vous aviez enseigné le shamisen a plusieurs reprises, que ce soit sur la NHK (Yokoso Senpai) ou pour le compte du ministère de l'éducation. Dans quel but?

Shinichi Kinoshita : J'aime ce que je fais et j'ai envie de le transmettre aux générations futures. Si on arrive à suciter une envie chez des enfants, ce sera pour la vie. Il représente notre futur, c'est donc à travers eux que nous pourrons garder nos traditions.

NiceFuture :  Sont-ils réceptifs?
S.K. :
Beaucoup. J'ai été vraiment très surpris par l'engouement de la jeunesse qu'il y a depuis à peu près 5 ans pour les arts traditionnels et en particulier le shamisen. C'est un véritable retour aux traditions et aux valeurs du Japon et ca me réjouit.

NiceFuture :  Lorsque vous avez commencé ca n'était pas comme ca? 
S.K. : Pas du tout. Lorsque j'ai commencé je n'osais pas dire à mes camarades que je jouais du Shamisen, j'en avais honte et je l'ai caché pendant des années. Mais j'étais vraiment sensible à cette musique et je voulais vraiment continuer à en faire. Petit à petit j'ai réalisé qu'il y avait aucune raison d'en avoir honte et qu'au contraire c'était une fierté que de transmettre une valeur traditionnelle ainsi. Donc le fait que la jeunesse se tourne maintenant de plus en plus vers cette voie me réjouis.

NiceFuture : Quelles sont les différences entre le public suisse et japonais?
S.K. : Au Japon, la grande partie du public intéressé aux instruments traditionnels comme le shamisen a déjà un certain âge. Il est très calme. En occident, comme ce soir, le public est très chaud et beaucoup plus expressif. Ce sont en majorité des jeunes reprenant en choeur le rythme et la mélodie. Je suis très étonné et content à la fois que ce public aussi différent du public japonais soit à ce point réceptif à ma musique.

NiceFuture : Vous êtes à la base d'un nouveau genre de Shamisen; le Shamisen Fusion, pourquoi cette nouvelle voie et en quoi consiste-t-elle?
S.K. : Après avoir joué pendant des années du Tsugaru-Shamisen, j'avais l'impression d'en avoir fait le tour, et le besoin s'est fait sentir de sortir des sentiers battus pour aller explorer un monde nouveau. J'ai trouvé de nouveaux sentiers encore inexplorés et ma quête s'est orientée presque naturellement vers la fusion de mon instrument traditionnel avec des instruments plus modernes, créant ainsi un nouveau genre qui pour l'instant comble ma soif de recherche.

NiceFuture : Comment trouvez-vous la Suisse?
S.K. : En arrivant j'ai été impressionné par la nature, les montagnes, c'est un paysage superbe.

NiceFuture : Et avant d'arriver, comment imaginiez-vous la Suisse?
S.K. :
J'avais Heidi dans la tête, l'animé japonais a inspiré une bonne partie des japonais qui l'associent presque spontanément à la Suisse. J'imaginais aussi les montagnes, les champs.

NiceFuture : Donc la Suisse que vous avez découvertes est telle que vous l'imaginiez?
S.K. :
Oui exactement, vous avez vraiment un beau pays et j'aimerai vraiment y revenir.

NiceFuture : Vous aimez la nature?
S.K. :
J'adore la nature, c'est elle qui me donne mon inspiration. A Tokyo il y a vraiment très peu de nature ce qui est un peu triste. Quand je vois une belle vue, c'est elle qui me donne mon inspiration.

* Le Shamisen est une sorte de banjo traditionnel japonais à 3 cordes. La variante Tsugaru vient du nord du Japon.

Selsa Maadi
[01/08/2005]



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