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Interview VIP : Carlos Leal

Co-fondateur et chanteur de Sens Unik, groupe de hip-hop à grand succès en Suisse et en France. Vivant depuis 5 ans à Paris, Carlos Leal a fait une prestation remarquée dans Snow White , le film de Samir, lui valant un Best Actor Award au Festival Tamil Nadu en Inde ainsi qu’une nomination aux Prix du cinéma suisse 2006, et le titre de « Swiss Shooting Star » pour le festival de Berlin 2006.

A.     Questions personnelles 

NiceFuture :  Quel a été votre plus grand moment de bonheur cette année ?
Carlos Leal :
Il y en a eu pas mal mais je pense que le moment le plus heureux, c’était la première du film « Snow White » à Lausanne. C’est le moment où mes amis et ma famille étaient là pour voir le film sur grand écran. Cela représente pour moi l’achèvement d’un long travail et d’un espoir que je cultive depuis longtemps!

N.F. : Votre truc « bien-être/relaxation » que vous utilisez dans la vie de tous les jours ?
C.L. :
Cela passe beaucoup par la musique ! Il m’arrive de faire du yoga quand j’ai du temps, mais sinon ma détente passe par de la musique planante, de relaxation. La musique m’a toujours permis de m’évader, de décoller un peu de mon quotidien. Elle a pour moi une dimension spirituelle. Et, tout comme le yoga, c’est un très bon vecteur de rencontre avec soi-même.

N.F. : Un espace, un lieu qui évoque pour vous l’harmonie, un havre de plaisir ? C.L. : Comme je partage un peu ma vie entre Paris et la Suisse, il y a un endroit qui est pour moi un véritable havre de bonheur, c’est un petit banc qui se trouve dans un parc lausannois. C’est un banc qui est tout seul et il n’y a jamais personne qui y vient. Je ne comprends pas d’ailleurs ! J’ai découvert ce banc il y a quelques années et je m’y suis assis pour y lire et me relaxer pendant quelques heures et, depuis, chaque fois que je viens en Suisse, et si le temps me le permet, j’essaie de passer deux, trois heures sur ce banc. Quand j’y suis, c’est le kif parfait !

N.F. : Un objet que vous aimeriez transmettre à vos enfants ?
C.L. :
Vous allez rigoler ! Un I-Pod avec mes 3000 chansons préférées dedans ! Cela peut paraître pas du tout zen et complètement technologique, mais la musique est quelque chose de gigantesque ! Elle représente énormément pour moi ! Elle m’a permis de prendre des décisions. Elle m’a permis de me regarder dans un miroir. Et chaque moment important de ma vie est un morceau musical ! Et c’est le contenu de cet objet qui fera rêver, se cultiver, s’instruire mes enfants ! Et pour moi, c’est très important !

N.F. : Une valeur que vous aimeriez transmettre à vos enfants ?
C.L. :
La qualité de l’écoute. Lorsqu’on sait écouter, cela découle sur beaucoup de valeurs : l’intelligence, la patience, l’admiration. C’est très difficile de savoir écouter en fait, lorsqu’on sait écouter, on a plus facilement accès à de belles valeurs.

N.F. :  Dans votre quotidien, quelles sont les attitudes "NiceFuture" qui vous motivent ? (manger bio, achats de proximité, déplacements, bien-être, jardinage, équité sociale, placements éthiques, etc... tout ce qui a un rapport de près ou de loin au développement durable)
C.L. : Eh bien sincèrement, je ne suis pas un champion ! Pour manger bio, il faut avoir le temps ! Je cours à gauche et à droite non stop, alors manger bio, oui, si je sens que mon estomac n’arrive plus à suivre.
Sinon, j’essaie de faire attention à certaines habitudes au quotidien et je sais qu’en Suisse, cela se fait depuis longtemps. Pour la France, c’est assez nouveau. Le fait que j’ai grandi en Suisse, que j’ai été élevé et éduqué dans ce pays, où justement on fait très attention au comportement écologique, je crois que ce comportement, je l’ai un peu en moi. Par exemple, le papier, je ne vais pas le jeter parterre, dans la rue.
Je ne passe pas beaucoup de mon temps à essayer de faire en sorte que le monde soit meilleur demain. Je suis dans une phase égoïste, et je ne pense qu’à mon boulot, peut-être que cela me passera ! Par contre, je respecte toutes les associations et tous les groupes qui s’occupent de notre environnement et bien-être! Et je suis absolument conscient de l’état de la planète, surtout de ce que l’être humain en fait ! J’en suis conscient et je lis assez de choses là-dessus, je me renseigne, mais je n’ai pas encore passé suffisamment de mon temps à essayer de l’améliorer.

 N.F. : Consom’action, c’est une vision à laquelle vous adhérez ?
C.L. :
J’adhère complètement à cette vision mais j’ai peu accès à ce genre de proposition pour l’instant. Malheureusement l’offre n’est pas encore assez importante. Il n’y a pas dix magasins du monde à côté de chez moi !

N.F. :  Anticipez le monde de demain : vous le voyez comment ? Ce sera un monde plus égoïste ? Plus ouvert sur les autres ? Plus au moins éthique ? Pourquoi cette vision ?
C.L. :
Bon, moi j’aime l’être humain profondément ! Je pense qu’il est capable de faire des choses extraordinaires. Le vrai problème, ce n’est pas l’être humain, c’est le comportement qu’il a développé avec l’argent. Malheureusement aujourd’hui, il s’est enfermé dans sa propre invention et je constate que le monde est de plus en plus égoïste. Par contre, en contraste, il y aura de plus en plus de gens intelligents et brillants qui auront des choses à dire et que l’on écoutera. Ils défendront l’autre part du gâteau. Je pense que l’être humain sait aussi faire des choses magnifiques et qu’il saura se renouveler dans ce sens là! 

N.F. :  L’année 2005, une année faste pour vous ?
C.L. :
Ah oui ! C’est la concrétisation de quatre ans de travail ! Je suis parti de la Suisse pour commencer une nouvelle vie, une nouvelle carrière. Les résultats deviennent enfin palpables et je commence à récolter les fruits de mon travail, que demander de plus ? 


 
B. Questions globales

N.F. :  Quel est l’événement marquant dans le monde qui vous a touché cette année ?
C.L. :
Une amie a failli mourir lors de la catastrophe du tsunami ! Son choc émotionnel m’a fait prendre conscience de la catastrophe bien plus que les images diffusées en boucle à la télé.

N.F. : Qu’est-ce qui vous révolte dans le monde d’aujourd’hui ? qu’est-ce qui vous enchante ?
C.L :
Je continue de penser que cette planète est très très grande est très très belle et cela m’enchante ! Car je pense que j’ai encore beaucoup de choses à y découvrir et j’espère que j’aurai la possibilité et la chance de le faire ! La planète est sublime mais pas seulement pour ses cascades d’eau est ses paysages naturels mais aussi pour l’énergie que l’on y trouve dans les villes. Je suis aussi un grand admirateur des villes et de l’esthétique qui s’y développe.

Un truc qui me révolte c’est d’entendre toujours ces histoires d’immigration ! La Suisse est un pays multiculturel dans lequel les étrangers sont venus travailler et qui y ont donné leur sang et leur sueur pour construire ce pays comme il est aujourd’hui. Et comme tous les pays du monde, la Suisse a été construite, non seulement avec des Suisses mais aussi avec des gens qui sont venus de tous les horizons, et je supporte de moins en moins les discours racistes. Les gens qui ont grandi et vécu là doivent être considérés à leur juste valeur. 
 

N.F. : Quelle serait l’innovation (technologique, de comportement, légale....) qui changerait la face de nos sociétés à votre avis ?
C.L. :
Je pense que l’innovation passe par le changement des mentalités. Il faudrait pouvoir changer la vision du pouvoir de l’argent. Il faudrait que l’on accorde une valeur plus importante aux idées ambitieuses et mises en place pour le bien de TOUS. L’individualisme est trop présent.

N.F. : Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous pour mettre en place « un monde meilleur » ?
C.L. :
Je commencerais à donner à manger aux clodos qui traînent dans mon quartier. Je ne veux pas essayer de changer les choses de l’autre côté de la planète mais plutôt à côté de chez moi.

N.F. : Que souhaitez-vous en 2006 ? pour vous ? pour vos proches ? pour le monde ?
C.L. :
Pour le monde entier ce n’est pas possible ! Mais j’espère d’abord pouvoir garder les relations que j’ai avec les gens que j’aime et qui m’entourent et qui sont pour l’instant des relations extraordinaires !

N.F. : Quelle est votre bonne résolution pour 2006, si vous en avez une ?
C.L. :
Ah je n’y ai pas encore pensé ! Mais étant donné que je suis dans une période de travail, mes bonnes résolutions sont essentiellement professionnelles et pas forcément dans le domaine que vous voulez entendre ! Ma bonne résolution serait de continuer d’assouvir mes envies professionnelles sans trahir les gens qui m’entourent!

Propos recueillis par Lorraine Dufour

[20/12/2005]



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