NiceFuture :  Quel a été votre plus grand moment de bonheur cette année ?
Anne-Catherine Menétrey : Me balader en montagne. Je pensais que j’étais trop vieille et finalement, j’ai réussi à monter jusqu’au sommet que je voulais gravir. C’était un grand moment ! Mais je suis surtout adepte des petits bonheurs!

N.F. : Votre truc « bien-être/relaxation » que vous utilisez dans la vie de tous les jours ?
A.-C. M. : La marche. Et quand je suis assise à mon bureau, chez moi, et que je ne peux pas sortir, je passe des petits moments à jouer cartes sur mon ordinateur.

N.F. : Un espace, un lieu qui évoque pour vous l’harmonie, un havre de plaisir ?
A.-C. M. : La montagne. Je n’aime pas forcément être au sommet mais j’adore les pâturages. J’aime aussi le Lavaux, car ce paysage est un patrimoine construit qui présente un travail harmonieux entre l’homme et la nature.

N.F. : Un objet que vous aimeriez transmettre à vos enfants ?
A.-C. M. : La bague de ma mère, bien que je n’aime pas forcément ce genre de bijoux. Je ne suis pas très conservatrice, ni tellement attachée aux objets.

N.F. : Une valeur que vous aimeriez transmettre à vos enfants ?
A.-C. M : Le respect de l’environnement, de la Terre. Mais encore, le respect des gens, de la vie, sans oublier l’ouverture et la générosité.

N.F. :  Dans votre quotidien, quelles sont les attitudes "NiceFuture" qui vous motivent ? (manger bio, achats de proximité, déplacements, bien-être, jardinage, équité sociale, placements éthiques, etc... tout ce qui a un rapport de près ou de loin au développement durable)
A.-C. M : Pour être honnête, ne suis pas aussi parfaite que je voudrais l’être. Je gaspille aussi ! Mais par contre, je ne laisse pas des appareils en stand-by. Je ne gaspille pas l’eau et j’essaie de rouler le moins possible en voiture.

Je ne suis pas propriétaire, donc je n’ai pas la possibilité de choisir mon mode de chauffage. J’ai donc un chauffage au gaz dans la maison. Pour améliorer mon habitat, j’ai mis des fenêtres isolantes.

D’une manière générale, l’aménagement du territoire est ce qui me préoccupe le plus. Je trouve tragique la disparition des zones agricoles et des zones non constructibles en Suisse !

N.F. : Consom’action, c’est une vision à laquelle vous adhérez ?
A.-C. M. : Oui tout-à-fait ! D’ailleurs c’était le mot-clef d’une de nos dernières campagnes électorales chez les Verts.

N.F. :  Anticipez le monde de demain : vous le voyez comment ? Ce sera un monde plus égoïste ? Plus ouvert sur les autres ? Plus au moins éthique ? Pourquoi cette vision ?
A.-C. M. : La fracture sociale, la désertification et l’appauvrissement des sols liés aux changements climatiques me préoccupent énormément !
Mais les capacités de résilience sont considérables, c’est pourquoi aussi notre parti existe et s’il n’y avait plus d’espoir, il y a longtemps que je ne ferais plus de la politique. Il y a un chantier en route !

N.F. :  L’année 2005, une année faste pour vous ?
A.-C. M. : C’est encore une année que je n’ai pas vu passer ! Il y a eu la mort de ma mère, et un voyage en Bosnie. Les deux m’ont procuré beaucoup d’émotions !

 
B. Questions globales

N.F. :  Quel est l’événement marquant dans le monde qui vous a touché cette année ?
A.-C. M. : Les intempéries et les catastrophes dites naturelles ; la situation en Irak ou en Palestine.

N.F. : Qu’est-ce qui vous révolte dans le monde d’aujourd’hui ? qu’est-ce qui vous enchante ?
A.-C. M. : Ce qui me révolte, c’est l’attitude de la Suisse à l’égard des étrangers et des requérants d’asile, ainsi que l’injustice et l’inégalité dans l’accès aux ressources dans les pays du Sud. La misère des gens, l’impossibilité d’accéder à la santé et à la formation, la négligence vis-à-vis des besoins de beaucoup de gens. Je suis aussi révoltée par la marchandisation de tous les aspects de la vie. Par exemple dans le cas de la votation sur les OGM, quand on nous dit qu’il faut favoriser la recherche, mais pour chercher quoi ?! En fait, ce sont les multinationales qu’on favorise ! 
Ce qui m’enchante c’est qu’il y a toujours des personnes qui croient qu’un autre monde est possible ! J’aime ceux qui ont quelque chose à dire, à proposer, qui ont un élan. Cela donne un sens à mon travail politique. Et la nature m’enchantera toujours !

 N.F. : Quelle serait l’innovation (technologique, de comportement, légale....) qui changerait la face de nos sociétés à votre avis ?
A.-C. M. : Pour moi, le développement de notre société est nécessaire à la vie. Les technologies énergétiques sont un domaine très prometteur. Aussi, dans les nouvelles technologies de l’information, il y a beaucoup à faire pour que tout le monde ait accès pas seulement à la technologie mais aussi à l’information.

N.F. : Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous pour mettre en place « un monde meilleur » ?
A.-C. M. : Distribuer les richesses et non les créer. Faire en sorte que ces richesses qui sont monopolisées par les multinationales soient plus décentralisées, accessibles au niveau local et permettent au gens de vivre là où ils sont. Je suis convaincue que si l’on donne les moyens aux gens de vivre décemment, cela émousse la violence.

N.F. : Que souhaitez-vous en 2006 ? pour vous ? pour vos proches ? pour le monde ?
A.-C. M. : J’aimerais bien qu’on arrive à mettre sous toit cette loi sur l’énergie avec les promotion des énergies renouvelables, et à faire aboutir les référendums contre la loi sur l’asile et les étrangers. Il faudrait aussi remettre sous toit, cette loi sur l’aménagement du territoire d’une manière correcte.
J’aimerais aussi avoir plus de temps pour la culture et pour les rapports avec mes amis.

N.F. : Quelle est votre bonne résolution pour 2006, si vous en avez une ?
A.-C. M. : J’aimerais du temps pour moi, pour écrire et lire, aller voir des expos, aller au cinéma.

Propos recueillis par Barbara Steudler et Lorraine Dufour