NiceFuture :  Quel a été votre plus grand moment de bonheur cette année ?
Daniel Rossellat: La fête de nos 20 ans de mariage avec ma femme ! Notre mariage s’était déroulé dans la confidence, personne n’était au courant ! Alors cette fête avec notre famille et quelques amis fut un magnifique instant de bonheur! Et bien sûr le 30^ème de Paléo et la sortie du livre furent des moments extraordinaires!

 N.F. : Votre truc « bien-être/relaxation » que vous utilisez dans la vie de tous les jours ?
D.R. : J’essaie de faire du sport très régulièrement. Du tennis régulièrement et du hockey en hiver. Durant l’été, j’aime marcher en montagne.

N.F. : Un espace, un lieu qui évoque pour vous l’harmonie, un havre de plaisir ?
D.R. : Ma maison au Québec est un havre de sérénité en total contraste avec la frénésie d’une ville comme New York ! Et pourtant, les deux me procurent les même plaisirs : je me sens bien, loin de tous les petits soucis!

N.F. : Un objet que vous aimeriez transmettre à vos enfants ?
D.R. : La maison bleue dans laquelle nous habitons. Cette maison tout simple se trouve à l’entrée du festival. Pour mes enfants, c’est le meilleur hôtel du monde !

N.F. : Une valeur que vous aimeriez transmettre à vos enfants ?
D.R. : Les valeurs que j’essaie de communiquer et de partager sont le respect, la tolérance et la curiosité. Le respect des idées, de la façon d’être, du travail des autres, ...Et la curiosité parce qu’être jeune ne signifie pas forcément être curieux. Or c’est essentiel  d’être curieux, cela permet de découvrir d’autres horizons, d’autres idées. Il ne faut pas avoir peur d’aller vers l’inconnu.

N.F. :  Dans votre quotidien, quelles sont les attitudes "NiceFuture" qui vous motivent ? (manger bio, achats de proximité, déplacements, bien-être, jardinage, équité sociale, placements éthiques, etc... tout ce qui a un rapport de près ou de loin au développement durable)
D.R. : J’ai été éduqué avec le respect de la nourriture. Jeter de la nourriture était inconcevable. Il fallait alors la donner aux poules ou aux lapins. Pour nous, le tri des déchets est tout à fait normal. On n’y réfléchit même plus. Je suis attentif à ce qui a trait au développement durable mais sans être un militant.

N.F. : Consom’action, c’est une vision à laquelle vous adhérez ?
D.R. : Oui ! Par exemple quand je voyage et que je vois que l’on boit de l’eau qui a fait 20'000 km, je m’inquiète ! Cela ne me dérange pas de payer plus cher pour que les autres en bénéficient. J’aime beaucoup l’idée qu’il faut penser global et boire local ! Ainsi, je déguste toujours les vins ou spécialités de la région où je me trouve. C’est une richesse de déguster les produits locaux !

N.F. :  Anticipez le monde de demain : vous le voyez comment ? Ce sera un monde plus égoïste ? Plus ouvert sur les autres ? Plus au moins éthique ? Pourquoi cette vision ?
D.R. : Avec les nouvelles technologies comme internet, les individus ne deviendront pas plus égoïstes mais plus solitaires ! Mais ce qui me rassure, c’est que parallèlement, les gens se rendent de plus en plus dans des grands événements tels que les concerts. Ils ont besoin d’être ensemble, de partager des valeurs, des émotions. Il y a un retour au contact humain.

N.F. :  L’année 2005, une année faste pour vous ?
D.R. : Oui, c’était le 30^ème anniversaire du festival. De magnifiques concerts et quelques animations comme le 30^ème en Ville de Nyon. Il y avait une ambiance extraordinaire dans les rues de ma ville qui était métamorphosée. Magique !
 
B. Questions globales

N.F. :  Quel est l’événement marquant dans le monde qui vous a touché cette année ?
D.R. : Ce qui me marque est que l’on peut mettre en place beaucoup de moyens lors de certaines catastrophes, comme celle du tsunami, et très peu pour d’autres, comme le cas de celle qu’a connu l’Afghanistan. Et à la Nouvelle Orléans, les dégâts spectaculaires et le cafouillage des secours m’ont impressionné. Comment est-ce possible en 2005 aux Etats-Unis ? Cette année, la Nature nous a rappelé notre fragilité face à ses éléments. On a encore beaucoup à apprendre !

N.F. : Qu’est-ce qui vous révolte dans le monde d’aujourd’hui ? qu’est-ce qui vous enchante ?
D.R. : Ce qui me révolte c’est que même s’il y a beaucoup de volonté de la part des Occidentaux pour aider les pays pauvres, les problèmes de fond ne sont toujours pas résolus. Pour faire avancer les choses, il faudrait payer leurs produits à leur juste prix, donc un petit peu plus cher, pour que les travailleurs de ces pays bénéficient d’un meilleur salaire et deviennent autonomes.
Ce qui est clair, c’est qu’il faut que les règles économiques changent. Les comportements suivront. Aujourd’hui, un produit provenant de l’autre bout du monde peut être vendu au même prix qu’un produit local car les prix des transports ne correspondent pas au coût réel !
Ce qui m’enchante, ce sont tous ces petits bonheurs quotidiens, et constater qu’il y a plein de gens positifs autour de moi !

N.F. : Quelle serait l’innovation (technologique, de comportement, légale....) qui changerait la face de nos sociétés à votre avis ?
D.R. : Pour moi, ce serait un changement au niveau des comportements. Il faudrait plus d’humanité et de convivialité dans les échanges. Il faudrait prendre de la distance par rapport à la technologie qui devrait rester un outil au service de connaissance et du dialogue, mais ne devrait pas nous éloigner des vraies valeurs.

N.F. : Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous pour mettre en place « un monde meilleur » ?
D.R. : J’instillerai chez les hommes davantage de respect et de tolérance et diminuerais la part d’arrogance et d’instinct de supériorité.

N.F. : Que souhaitez-vous en 2006 ? pour vous ? pour vos proches ? pour le monde ?
D.R. : La santé, le bonheur et la chance  de vivre en harmonie avec mes proches!

N.F. : Quelle est votre bonne résolution pour 2006, si vous en avez une ?
D.R. : Ranger mon bureau ! Ca fait 20 ans que j’essaie de le ranger ! Je n’imagine même plus ranger mes photos que je considère aujourd’hui comme une utopie ! Je m’en occuperai à la retraite !

Propos recueillis par Barbara Steudler et Lorraine Dufour