L’association mondiale pour l’école instrument de paix, basée à Genève, a été l’initiatrice de ce projet pédagogique. Cette ONG, qui a pour objectif de sensibiliser les milieux scolaires et l’opinion publique aux Droits de l’Homme, publiait depuis quelques années des bandes dessinées sur cette thématique. En innovant et en utilisant la magie du support cinématographique, ces six courts métrages constituent une bonne base pour parler des Droits de l’Homme.

Il s’agissait de proposer un synopsis basé sur un article des Droits de l’Homme. Le premier court métrage se déroule dans un moyen de transport à l’ambiance pesante. A travers les réflexions personnelles d’un des passagers, on perçoit son mal être et sa peur face à la violence et à la torture de ces compagnons d’infortune. Frédéric Choffat a choisi de s’intéresser à l’article 3 de la Déclaration des Droits de l’homme, qui dit que tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. En utilisant l’imaginaire du spectateur, le réalisateur arrive très bien à nous faire ressentir l’insécurité et l’inhumanité de sa situation.

Le second court métrage s’intéresse au Droits de la Femme à travers le personnage machiste de Bouly le campeur. Anthony Vouardoux aborde ce thème sur un ton décalé et forcément humoristique. Ce court métrage traite avec une esthétique branchée et la force de clichés toujours d’actualités cette question là.

Dans « Croire » de François Rossier, une série de questions presque métaphysique aborde la question de la liberté de croyance. Peut être un peu trop intellectuel, les avis divergent, cette façon de procéder montre l’absurdité de la pensée unique dans la compréhension du monde qui nous entoure. En procédant de la sorte, on se rend compte que la liberté de croyance fait incontestablement partie de la richesse de l’Homme.

« Der Illetrist », d’Olivier Paulus et de Stefan Hillebrand, s’intéresse à la douloureuse question de l’illettrisme dans notre société. Touchant et drôle à la fois, on voit les difficultés que doit surmonter ce père de famille, et ces astuces pour cacher son handicap. Ce plébiscite pour le Droit à l’enseignement est particulièrement intéressant dans sa façon de traiter avec humour et tendresse de ce problème toujours d’actualité.

Le cinquième court métrage proposé s’intitulait « Selma » et abordait un sujet de préoccupation pour de nombreux jeunes actuellement : le Droit au travail. Il commence par l’entretien d’embauche de Selma, jeune femme d’origine suisse et croate, qui a droit à toute une série de remarques en raison de la consonance de son nom de famille. Il est aussi le seul à pointer du doigt la différence entre les Droits effectifs contenus dans la Déclaration des Droits de l’Homme et leur application dans la vie de tous les jours.

Pour finir, « un Altro Mondo » de Mohammed Soudani, utilise l’univers du rap pour parler de la discrimination racial. Avec un bon flow rythmé à l’italienne, le réalisateur nous rappelle que l’on n’a pas le droit d’arrêter quelqu’un sans motifs. Rappelons qu’il est toujours utile de connaître ses droits, ces courts métrages sont dès lors incontestablement de très bons outils pédagogiques.