NiceFuture au 63ième Festival de Film de Locarno

Le festival de film de Locarno a fait passablement parler de lui pour le changement de son directeur artistique et de la programmation qui en a découlé; certains films ont choqué de manière plus ou moins gratuite, d'autres ont su convaincre par leur pertinence. De manière générale, l'ambiance lourde de la majorité des films a retenu l'attention des médias et a occulté un autre changement de taille au sein du festival: son engagement écologique.

Le festival n'avait pour l'instant pas encore vraiment étudié la question. La thématique environnementale était touchée par des films comme en 2009 avec « le temps des grâces » de Dominique Marchais et « dirty paradise » de Daniel Schweizer. Cependant, peu était fait du côté de la vie du festival. Cette année, la situation est inverse: les films n'abordent pas vraiment l'environnement mais des efforts sont faits. Il en résulte une réduction de l'impact du festival et les émissions restante sont compensées.

Les efforts que le festival à fait sont :
- une utilisation exclusive de l'électricité verte « Elettronatura »
- des réductions pour les transports publiques offertes aux festivaliers
- l'installation de centres de tri pour le public à la sortie des salles
- le sac officiel du festival était 100% PET
- un effort sur la consommation de papier grâce à trois points: une réduction de la consommation pour le catalogue du festival (50%), une utilisation d'alternatives électroniques plutôt que de toujours tout imprimer et l'utilisation exclusive de papier labellisé FSC.
- l'utilisation d'une majorité de voitures hybrides pour les besoins du festival.

Bien sûr, malgré ces efforts, un tel festival continue à polluer. Ces émissions sont contre-balancées par le soutien de projets favorables à la préservation de l'environnement. Ce travail est géré par MyClimate qui est l'un des leaders mondiaux dans son domaine car ils font partie des organismes à but non lucratifs qui soutiennent des projets de qualité en toute transparence.

Malgré le fait que l'équipe de NiceFuture n'a pas compris l'absence de thématique environnementale dans la programmation. Nous souhaitons féliciter le festival pour sa prise de conscience et l'encourage dans cette direction. Mettre en place une politique environnementale solide est difficile car cela demande une cohérence sur tous les aspects du festival. Cela demande des efforts et un peu d'expérience. Nous espérons sincèrement que l'année prochaine des choses relativement simples seront mises en place, notamment dans le festival off, comme la consignation des gobelets, la biodégradabilité de la vaisselle, la possibilité de trier ses déchets (les tonneaux illustrés ne se trouvaient que près des cinémas et non près des bars ou stands de nourriture) et une offre bio. Ces éléments auront un impact bénéfique pour le public et pour le festival. 
Quand cela sera fait, le prochain stade sera d'assurer une cohérence environnementale aussi dans les coulisses du festival. Par exemple, il est bien de récupérer les huiles usagées. Par contre, il serait encore mieux de prévenir des pollutions en protégeant le sol sur lequel sont posés les bidons de recyclage. Il est tellement vite fait de renverser un peu de liquide à côté qu'une plaque de récupération aurait été nécessaire.

Ne nous arrêtons pas à ce genre d'éléments et regardons plutôt les efforts faits comme leur engagement écologique ou l'espace « Teatro Paravento » qui a su offrir un cadre agréable, de la nourriture bio de qualité et à prix abordable ainsi que des concerts gratuits. Nous nous réjouissons de pouvoir revenir à ce merveilleux festival et de pouvoir constater une amélioration à chaque édition. Nous réitérons nos félicitations et nos encouragements au festival et sommes impatients de découvrir les nouveautés pour 2011!

Texte et photos:
Patrick Schibli