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La Serpentine, côté technique

La Serpentine est définie par ses concepteurs comme un petit véhicule électrique alimenté par induction à partir d’une voie active enfouie dans la chaussée, sans contact avec le véhicule.

Pour l’utilisateur, la capsule Serpentine est un drôle de véhicule qui se déplace sans chauffeur ni moteur visibles et qui l’emmène à destination sans utiliser ni rails, ni un quelconque moyen de guidance que ce soit. Point de magie pourtant là-dedans, mais une utilisation originale et innovatrice de certains principes physiques.

Parlons tout d’abord du système de propulsion de notre capsule. Ce n’est pas le véhicule qui roule sur la route, mais la route qui fait avancer le véhicule. Sous le goudron est intégré une piste « MagnétoGlisseur ». Cette piste invisible relie entre elles des bobines électriques qui au passage de la capsule sont mises sous tension et émettent un courant induit qui fait fonctionner le moteur du véhicule. Elles transmettent l’énergie nécessaire à faire progresser l’engin jusqu’à la bobine suivante et ce, sans qu’il y ait contact entre le MagnétoGlisseur et la capsule.

La Serpentine se déplace donc en utilisant un minimum d’énergie, car les sections de la pistes ne sont électrifiées qu’au passage du véhicule et non en continu. En outre, les pertes énergétiques entre le moteur coulé dans la route et la capsule sont très faibles, moins de 10%, ce qui n’est pas le cas pour les autres types de moteurs. Les essais effectués à Lausanne ont montré que la consommation moyenne journalière d’une capsule est de seulement 251W. Si l’on se réfère à la quantité d’énergie fossile nécessaire pour produire de l’électricité, on peut affirmer que, en déplacement, une capsule consomme l’équivalent de 0.3l/100 kilomètres. Par comparaison, les voitures hybrides les plus performantes utilisent 4 à 5 litres aux 100kms, soit environ 15 fois plus.

Après la propulsion, parlons du système de guidage de notre véhicule. Puisque la piste, insérée dans le bitume, sert de moteur à la capsule, il paraît évident que la Serpentine suive ce rail invisible au cours de ses déplacements. Néanmoins, l’absence de conducteur pose un problème de sécurité : comment éviter un piéton, un enfant qui joue sur le trottoir ou un obstacle quelconque. La capsule est dotée d’un système de détection des obstacles qui, en cas de danger, lui permet de s’arrêter automatiquement. Lorsqu’elle est immobile, la cabine de la Serpentine touche le sol. Lors de la mise en marche, celle-ci se soulève de quelques centimètres avant de démarrer. Dès qu’elle s’arrête, la capsule tombe littéralement sur la route. Ainsi, la distance de freinage du véhicule s’avère quasi nulle.

En ce qui concerne la gestion du trafic, un système centralisé de commande règle les déplacements de chaque capsule sur les trajets souhaités par l’utilisateur. Les tests effectués durant trois ans sur le site pilote d’Ouchy ont montré la fiabilité de ce logiciel de contrôle qui a géré sans difficulté plus de 100'000 déplacements.

Alexandre Truffer
[03/10/2004]

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