NiceFuture : Comment vous est venue l’idée de l’AMIE ?
Jacques Bonvin : Tout a commencé un soir lors d’une discussion entre amis. Quelqu’un me disait que, pour lui, sa consommation d’électricité était une notion très floue. Cela consistait en une facture des Services Industriels qui arrive tous les deux mois, suivie à la fin de l’année d’une autre facture plus ou moins conséquente. Ainsi, il lui était impossible de savoir quel appareil consommait quoi et ce qu'il fallait changer pour améliorer la situation.

NF : Et cela a suffit pour faire démarrer ce projet ?
J. B. : Je me suis rendu compte que ce qui manquait ce n’était pas la volonté d’avoir un comportement plus soucieux de l’environnement mais un manque d’information. Ainsi, nous avons planché sur un dispositif qui permettrait d’avoir une information précise sur comment et à quel moment est utilisée l’électricité. Une fois que vous savez cela, il devient facile de savoir quels comportements doivent être changés ou améliorés.

NF : En clair, votre invention n’agit pas au niveau technique, mais au niveau humain ?
J. B. : Effectivement, le courant électrique est déjà mesuré en permanence puisque vous avez un compteur. Mais AMIE innove en décortiquant cette information et en la traitant de manière à ce que l’utilisateur puisse la comprendre aisément.

NF : Et vous pensez qu'en ayant cette information, l’usager va modifier ses habitudes de consommation électrique ?
J. B. : Je suis persuadé qu’il faut avoir foi en l’être humain. La plupart des comportements néfastes ou antiécologiques sont dus à de mauvaises habitudes, en général inconscientes. Or, si une mauvaise habitude se prend facilement, de même une bonne habitude s’acquiert tout aussi aisément. Mais pour en être sûrs, nous avons lancé une phase de tests qui durera six mois. A cette occasion, une cinquantaine d’appareils ont été installés dans la région lausannoise et à la fin de l’expérience nous saurons si notre petite machine a permis de faire évoluer certains comportements.

NF : Ensuite, que se passera-t-il ?
J. B. : Si les résultats se montrent concluants, nous passerons à la phase de commercialisation. L’appareil commencera à être produit en série et sera proposé au grand public.

Nous allons donc quitter Jacques Bonvin et son AMIE, mais vous les retrouverez dans six mois sur notre site pour savoir comment évoluera cette aide à la maîtrise individuelle des dépenses énergétiques.